Avec Michel Bastos, l'OL penche à nouveau à gauche
GUEULE DE STAR•Deuxième volet de notre série sur les bons coups de la Ligue 1 avec Michel Basto. Mercredi: André-Pierre Gignac...Alexandre Pedro
A Lyon, le foot est un sport qui se dispute à onze et où les dirigeants recrutent souvent à Lille. Comme Mathieu Bodmer, Kader Keita et Jean II Makoun ces deux dernières années, Michel Bastos, 26 ans, a donc quitté, pour 18 millions d’euros, le club présidé par Michel Seydoux pour rejoindre l’OL. Un des actionnaires principaux du club lyonnais n’est autre que le frère aîné, Jérôme. Pour l’instant, l’axe fraternel donne des résultats mitigés. Difficile, en effet, d’oublier les deux saisons d’errance de Kader Keita, évacué cet été à Galatasaray.
Entre le cœur et la raison, Michel Bastos a tranché. Après avoir un temps affirmé poursuivre son idylle nordiste, le Brésilien n’a pas résisté bien longtemps aux avances lyonnaises. Avec une idée derrière la tête: forcer les portes de sa sélection brésilienne en vue de la Coupe du Monde 2010. «J’ai vu que le sélectionneur (Dunga) disait que j’avais la possibilité d’intégrer la sélection mais qu’il fallait que j’évolue dans un grand club», justifie l’homme aux 14 buts et 9 passes décisives en 2008/2009. L’ailier gauche de l’OL se désole presque d’être né au pays du football roi. «Dans 98% des pays, je serais en sélection. Sauf qu’au Brésil, il y a des Robinho, Ronaldinho et tous ces types en «inho». Faudrait peut-être que je m’appelle Bastinho», ironisait-il en mars dernier dans un français parfait, comme souvent chez les footballeurs brésiliens de Ligue 1.
Amateur de vins et joueur de «Millionnaire»
A Lyon, Bastos a surtout pour mission de s’installer dans un couloir gauche qui se cherche désespérément un propriétaire depuis le départ de Florent Malouda en 2007. Débarrassés de Juninho et de ses coups francs diaboliques, les gardiens de la Ligue 1 n’avancent pas en terre plus amicale avec le Brésilien. Sa réputation hexagonale, Bastos l’a forgée à la force de son pied gauche. Maître artilleur attitré sur coups de pieds arrêtés au LOSC, le Brésilien reprend le flambeau de «Juni», l’homme aux 44 buts sur coups francs. Pour rivaliser avec le maître, Bastos a son petit secret: à Lille, il terminait l’entraînement par une séance de coups francs où il pimentait l’enjeu en pariant des tickets de «Millionnaire» avec ses camarades.
Du côté de Gerland, Michel Bastos retrouve un entraîneur qu’il connaît et apprécie: Claude Puel. C’est Puel qui a installé le Brésilien au poste d’ailier à Lille. «Au Brésil, Michel était arrière gauche au sein d’une défense à cinq où il bénéficiait de pas mal de liberté. Quand Claude Puel l’a essayé en milieu de terrain, il a eu du mal au départ. Il n’avait pas l’habitude de jouer dos au but », se souvient son ami et ancien coéquipier lillois, Raphael Schmitz. Après une saison à s’adapter à son nouveau poste et à la vie française, Bastos n’en finit plus de s’épanouir. Le Brésilien pousse même l’adaptation jusqu’à s’initier aux plaisirs du vin. «J’adore les rouges costauds comme les margaux et le saint-émilion», dévoile l’œnologue en herbe. Pour la cuvée Bastos 2009/2010, il va falloir encore attendre un peu pour savoir si elle tient toutes ses promesses.