De notre envoyé spécial,

Amaury Leveaux n'est pas un expansif. Surtout en ce moment. Dans l'eau comme en dehors, le nageur de Mulhouse n'est pas vraiment dans son assiette. Après une semaine chaotique, marquée par des soucis de combinaison, une mise à l'écart en finale du relais et le décès de son père, l'élève de Lionel Horter a validé son billet pour une demi-finale du 50m nage libre, en réalisant le 3e temps de sa série, vendredi matin (21'70, sixième chrono général).

Retrouvez tous les articles sur les Mondiaux de Rome, ici...

«J'ai nagé en m'amusant, voilà, a commenté le Français, devancé sur la ligne droite par Nystrand et l'autre Français engagé, Fred Bousquet (également qualifié). Je me suis concentré sur les premiers vingt mètres. Je vois que je suis devant. Je n'ai rien perdu de ça. M'amuser, c'était le but tout court. J'aurais pu ne pas pas respirer, et nager à 100%. Là j'étais à 20%, donc...»

«Il y a pire dans la vie»

Laconique dans ses propos et le regard forcément tristounet, Leveaux n'était pas certain de prendre le départ quelques heures plus tôt. Même s'il entretenait des rapports distants avec son père, il avait malgré tout tenu à rester à Rome, après la tragique nouvelle de mardi. Avant de remonter sur les plots, en demi-finale, vendredi soir, le vice-champion olympique de la distance n'a pas l'intention de trop réfléchir. Ce qu'il vise? Il n'en sait rien. Passer en finale ou pas, peu importe. «Je me rends compte qu'il y a pire dans la vie. Je prends ça comme ça vient. Voilà.»