VOILE A bord d'un Extreme 40 avec Loïck Peyron

A bord d'un Extreme 40 avec Loïck Peyron

VOILELe skipper français participe à la deuxième étape de l'iShares Cup à Hyeres...
Matthieu Goar

Matthieu Goar

«Bienvenue à bord. Attention à toi cette petite machine a la mauvaise habitude de perdre ses invités.» Comme toujours, Loïck Peyron a le regard malicieux du marin qui s'amuse. Et une façon bien à lui de mettre en garde contre le comportement fougueux de son jouet du jour, un catamaran de plus de 12 mètres tout en carbone. Remis de son démâtage dans le Vendée Globe, le cadet de la famille Peyron participe à la 2e étape de l'iShares Cup, qui met aux prises 10 grands noms de la voile. Un affrontement spectaculaire à quelques dizaines de mètres des spectateurs sur le bord de mer. Au programme de ce jeudi: entraînement en condition réelle de course dans la rade de Hyères.


>>Pour participer à notre concours, cliquez ici



5 minutes avant le départ de la première manche, les 10 Extreme 40 font des allers-retours pour se placer au mieux sur la ligne. «Two minutes to go... One minute... Twenty seconds»... Au coup de canon, les 10 multicoques sont lâchés. Pleine balle, cap plein sud vers l'île de Porquerolles. A près de 20 noeuds (36 Km/h), les catamarans lèvent une coque. Devant cette horde filante, un bateau à moteur ouvre la voie et indique grossièrement la direction de la prochaine bouée pas visible à l'oeil nu. «Tu la vois toi? Elle doit être pas loin de la plage. On verra bien plus tard», lance Peyron à son tacticien.


Pour l'instant, l'heure est à la vitesse. Devant le barreur, deux hommes en nage règlent en permanence les voiles. Le carbone grince. «Faster («plus rapide»)». Un équipier indique la vitesse du bateau par rapport aux concurrents les plus proches. Un autre annonce les manoeuvres. «One minute to jibe... Thirty seconds... («Une minute avant l'empannage... Trente secondes...»). Sur un bateau en régate, la communication est réduite à son strict minimum. Chaque mot doit avoir une utilité. Même si Loïck Peyron se permet quelques blagues. «Bon allez je me tiens à toi comme ça si je tombe, tu tombes aussi.»


Les modèles frenchies


Après 10 minutes de run, les catamarans enroulent la marque de Porquerolles. L'équipage de James Spithill, le prodige australien de la voile, plus jeune barreur à avoir skippé un bateau de la Coupe de l'America, passe en tête. Son sponsor qui prépare la prochaine Coupe qui se courra en multicoques l'a envoyé se frotter aux spécialistes français, Cammas et Peyron. Peyron est 4e à la bouée de Porquerolles. Concentré, il se fait silencieux. «Il faut faire attention avec ces petites bêtes-là», glisse-t-il sur le bord de retour, bord à bord avec Cammas, comme au bon vieux temps des trimarans 60 pieds. Rien n'y fait, toujours 4e à l'arrivée. Le débriefing se fait à la volée. Le décompte du prochain départ a déjà démarré.