Comment les écuries ont eu la tête de Mosley
FORMULE 1•Dénouement d'un conflit qui a pourri le printemps de la Formule 1...M. Go.
Max Mosley, voulait gagner une nouvelle bataille. Il a perdu la guerre. Au sortir du Conseil mondial réuni à Paris, le président de la Fédération internationale automobile (FIA) a tenté de sauver les apparences. «Il n'y aura pas de séparation. Il y aura un seul championnat en 2010», a-t-il ainsi sobrement déclaré.
Pour revivre la journée de mercredi
Une façon de positiver. Effectivement, les écuries ont abandonné l’idée de créer un championnat dissident. Mais la FIA a en échange remisé aux oubliettes son grand projet de plafonnement des budgets que Max Mosley rêvait de voir appliqué dès 2010. «Nous avions demandé des choses justes, réalistes, de revenir au règlement de 2009. Les décisions prises par le Conseil mondial du 29 avril 2009 ont été annulées», s'est pudiquement réjoui le président de Fiat et de la Fota (l’association des écuries), l'Italien Luca di Montezemolo. Au final la paix des braves ressemble plus à une victoire par KO de la Fota.
La fronde des grosses écuries
La fin du bras de fer est en effet douloureuse pour Max Mosley. Un an à peine après avoir déjà fait subir de profonds changements technologiques à la Formule 1, l’hyperactif président de la FIA voulait limiter le budget des écuries à 45 millions d’euros et brider les teams trop dépensiers dès la saison prochaine. Cette nouvelle révolution a provoqué la fronde des grosses écuries, menées par Ferrari, qui redoutaient la création d’un championnat à 2 vitesses. «Les constructeurs en ont eu marre. Ils versent quand même 30 millions d’euros tous les ans à la FIA en licences, droits d’inscriptions, etc. Ils estiment avoir droit de décider. Et vu la crise que traversent des marques comme Renault, ils vont de toute façon réduire d’eux-mêmes leurs budgets», résume Jean-Louis Moncet, journaliste d’Auto Plus, qui a suivi ce grand cirque sur son blog tout l’hiver.
Ce bras de fer entre Max Mosley, de plus en plus isolé à la FIA et la Fota, a pourri tout le printemps de la Formule 1. Jusqu’à ce point de non-retour la semaine dernière lors du Grand Prix de Silverstone où la Fota annonce la création d’un championnat parallèle.
La tête de Max Mosley
Preuve du pouvoir des grands constructeurs, depuis cette annonce, l’action de la société qui gère les droits commerciaux de la F1 a perdu 20%. De quoi créer la panique à la FIA obligée de reculer mercredi à Paris et d’offrir à la Fota la tête de Moisley sur un plateau. Dans le communiqué, la Fédération annonce ainsi que Mosley ne se représentera pas pour un nouveau mandat en octobre. En attendant, c’est le Sénat de la F1 qui devrait diriger les affaires courantes. «Les constructeurs ont des plans sur 5 ans et ils en avaient marre que Max Mosley ait une idée tous les matins», conclut Jean-Louis Moncet.