Mélanie Feist veut taper haut et fort
Représenter son pays à 16 ans pourrait en impressionner certains. Pas Mélanie Feist. Championne de France espoir en 2008 et, depuis février dernier, vice-championne de France senior de taekwondo en moins de 72 kg, la Strasbourgeoise qui vient de fête...François Galey
Représenter son pays à 16 ans pourrait en impressionner certains. Pas Mélanie Feist. Championne de France espoir en 2008 et, depuis février dernier, vice-championne de France senior de taekwondo en moins de 72 kg, la Strasbourgeoise qui vient de fêter son seizième anniversaire est précoce. « Elle n'est pas effrayée par son surclassement. Ça l'aide à progresser plus vite », explique son entraîneur, Rachid Ammar. « Ça me motive », avoue sans complexe la jeune fille qui, bien que « réservée, sait avoir la rage sur le tapis ».
Rachid Ammar se souvient : « Quand elle a commencé le taekwondo, il y a six ans, elle m'a demandé au bout d'un mois de faire des combats. La première fois, elle est revenue vers moi en pleurant. Mais elle a serré les dents et a persévéré. Elle est un bel exemple de travail et d'abnégation. » Ses huit heures hebdomadaires passées dans son kimono ne sont pas étrangères à sa progression, particulièrement rapide depuis deux ans. La nature l'a également gâtée avec des qualités physiques hors norme. « J'étais passé par le basket et la gymnastique avant de venir au taekwondo », explique Mélanie. Rien d'étonnant au regard de sa taille - 1,76 mètre - et de son agilité - ses coups de pied au niveau de la tête étant un de ses points forts. Son entraîneur loue également sa puissance. « Je tape fort », acquiesce en s'amusant la taekwondoïste.
Ses qualités l'ont amenée, depuis peu, à intégrer l'équipe de France senior. Celle des Gwladys Epangue (médaille de bronze à Pékin) et Mickaël Borot (vice-champion du monde 2001 et 2003). Mais malgré les stages et compétitions internationales qui la font voyager en Turquie, au Mexique ou en Espagne, la jeune lycéenne poursuit sans encombre son parcours scolaire. En première S à Strasbourg au lycée Jean-Monnet, la championne n'angoisse pas pour le bac de français qui se profile. Après avoir songé poursuivre ses études en médecine, elle souhaite se tourner vers les langues, moins prenantes pour une athlète de haut-niveau. L'an prochain, elle intégrera le Pôle France à Aix-en-Provence pour mener au mieux sa scolarité et ses combats. Et l'Alsacienne, qui dit aimer de plus en plus son sport, ne compte pas s'arrêter là. Elle n'a que 16 ans... W