SECHERESSELe Stade Rennais épinglé pour avoir arrosé en journée admet une « erreur »

Canicule en Bretagne : Le Stade Rennais, épinglé pour avoir arrosé en journée, reconnaît son « erreur »

SECHERESSEUn arrêté préfectoral interdit les arrosages en journée en raison de la situation inquiétante de la ressource en eau et de l’épisode de sécheresse subi en Ille-et-Vilaine
Camille Allain

Camille Allain

L'essentiel

  • Des arrosages de pelouse ont été constatés en pleine journée au Stade Rennais alors que l’Ille-et-Vilaine est en alerte sécheresse.
  • Le club a reconnu son erreur et précisé que les arrosages se dérouleraient désormais uniquement la nuit.
  • L’association Eau et Rivières de Bretagne réfléchit à porter plainte, le club ne disposant d’aucune dérogation.

Il a fait chaud, très chaud. Très, très, très chaud même en ce début de semaine à Rennes. Partout, la végétation, comme la population, a souffert, suffoquant par plus de 40 degrés. Une canicule exceptionnelle qui a renforcé une situation déjà bien compliquée sur la question de l’eau. En alerte sécheresse depuis la fin du mois de mai, l’Ille-et-Vilaine est même passé en « alerte renforcée » le 18 juillet sur décision du préfet Emmanuel Berthier. Conséquence : Dans certains secteurs, l’arrosage des pelouses, jardins et des stades est complètement interdit, même de nuit.

A Rennes, où la situation est un peu moins catastrophique qu’à Saint-Malo, il demeure autorisé mais pas en journée. C’est donc avec un peu d’étonnement et beaucoup de colère que certains riverains ont découvert que le Stade Rennais arrosait la pelouse de son centre d’entraînement en pleine journée mardi alors que la température flirtait avec les 30 degrés.

« Un couac en interne »

Alertée, l’association Eau et Rivières de Bretagne s’est rendu sur place pour constater. « On avait eu des témoignages d’arrosages l’après-midi depuis quelques jours. Alors que c’est strictement interdit », explique Pauline Pennober, chargée de mission sur la politique de l’eau.

Lors de la présentation de Steve Mandanda le 11 juillet, le Stade Rennais arrosait la pelouse du Roazhon Park en pleine journée.
Lors de la présentation de Steve Mandanda le 11 juillet, le Stade Rennais arrosait la pelouse du Roazhon Park en pleine journée.  - C. Allain / 20 Minutes

La photo prise mardi 19 juillet par l’association montre l’arrosage automatique d’un terrain de la Piverdière à 15h30. « Il y a eu quelques petits arrosages en journée. C’est une erreur de notre part, il y a eu un couac en interne. Il n’y a aucune volonté manifeste de notre part », explique un porte-parole du Stade Rennais. « Depuis hier, tous les arrosages de la Piverdière et du Roazhon Park se font de nuit », promet le club.

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La situation s’était déjà produite, notamment en marge de la présentation de Steve Mandanda le 11 juillet quand la pelouse du Roazhon Park était irriguée en plein après-midi. L’arrêté préfectoral interdisant l’arrosage en journée était pourtant déjà en vigueur. « On attend de savoir si le club a une dérogation mais on réfléchit à un dépôt de plainte », explique Eau et Rivières de Bretagne. Interrogé, le club de football a été clair. « Non, nous n’avons pas de dérogation. Nous allons engager des discussions avec la ville et la préfecture car ces pelouses sont notre outil de travail. »

Pas de système de récupération des eaux de pluie

En plus d’être interdit, l’arrosage en journée se révèle peu efficace puisque l’eau aspergée sur les pelouses s’évapore en quelques instants. Pour un arrosage utile, il convient d’irriguer tôt le matin ou tard le soir. A l’heure actuelle, le Stade Rennais ne dispose d’aucun système de récupération d’eau de pluie et arrose avec de l’eau potable. Un projet plus vertueux est proposé dans le cadre de l’extension du centre d’entraînement de la Piverdière.

La sécheresse est particulièrement préoccupante cette année en Ille-et-Vilaine, où la pluviométrie a été déficitaire de 20 % cet hiver et même de 20 à 40 % au printemps. Dans le nord du département, la disponibilité de la ressource en eau pour la production d’eau potable « se dégrade nettement », alerte la préfecture, qui prévient. « En l’absence de pluies suffisamment importantes, les perspectives sur ce secteur sont préoccupantes avec un risque de coupure d’eau en fin d’automne actuellement évalué à 50 % ». « Nous devons tous nous astreindre, tous montrer l’exemple. Sinon, on n’aura plus d’eau à la fin de l’année », assure Pauline Pennober. Son association a signalé les faits à la police de l’eau.