Athlétisme : Mo Farah, arrivé illégalement au Royaume-Uni, « soulagé » par le soutien reçu après ses révélations
TEMOIGNAGE•Arrivé sous une fausse identité au Royaume-Uni quand il était enfant, le quadruple champion olympique Mo Farah s’est dit « soulagé » mercredi qu’aucune poursuite à son encontre ne soit engagéeA.H. avec AFP
«Je suis soulagé : pour moi, c’est mon pays. Aucun enfant ne veut être dans cette situation. On a pris la décision pour moi. Et je suis juste reconnaissant pour toutes les opportunités que j’ai eues au Royaume-Uni et fier de représenter mon pays comme je l’ai fait. » Mo Farah est soulagé. Anobli par la reine d’Angleterre pour ses exploits sur les pistes d’athlétisme – quatre médailles d’or aux JO de Londres 2012 et Rio 2016 –, l’athlète a révélé mardi dans un documentaire diffusé sur la BBC qu’il était arrivé illégalement au Royaume-Uni avant d’être forcé de travailler comme domestique.
Sa femme, Tania, a expliqué qu’elle avait ressenti « tristesse » et « colère » en apprenant la vérité. Selon elle, son mari « s’autorise enfin à ressentir ces sentiments de douleur et de blessure » et le documentaire aura été pour lui « une forme de thérapie ». Malgré ces révélations, le ministère de l’Intérieur britannique a confirmé mardi qu’il n’engagerait « aucune poursuite contre Sir Mo Farah et que suggérer le contraire était faux ».
La politique migratoire controversée du Royaume-Uni
Mo Farah dévoile dans le documentaire qu’il se nomme en réalité Hussein Abdi Kahin. Son père a été tué en Somalie lorsqu’il avait quatre ans. Sa mère et deux frères vivent dans la région séparatiste du Somaliland, non reconnue par la communauté internationale. Son histoire est un « rappel choquant des horreurs auxquelles font face ceux qui sont trafiqués et nous devons continuer de combattre les criminels qui tirent avantage des gens vulnérables », a souligné un porte-parole à Downing Street.
Dans le cadre de sa politique très controversée de lutte contre l’immigration, le gouvernement britannique prévoit de déporter au Rwanda des demandeurs d’asile, une stratégie critiquée par les associations de défense des droits humains et pour le moment bloquée par la Cour européenne des droits de l’homme.