Valverde, vainqueur du Dauphiné, mais sans doute interdit de Tour
CYCLISME•Le coureur de la Caisse d'Epargne, interdit de compétition par le Coni, croit encore en ses chances de participer à la Grande Boucle...M. Go.
D’habitude, le vainqueur du Dauphiné Libéré, dernière grande course à étapes du printemps, envoie un message fort au peloton: il faudra compter avec lui sur les routes du Tour de France. Symbole d’un cyclisme à l’envers, Alejandro Valverde, vainqueur à Grenoble de l’édition 2009 avec 16 secondes d’avance sur Cadel Evans, ne peut même pas affirmer qu’il disputera la Grande Boucle.
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Impliqué dans l'affaire de dopage Puerto (un vaste réseau de dopage orchestré par le docteur Eufemiano Fuentes et démantelé en 2006), Valverde a été suspendu de toute compétition sur le territoire italien pendant deux ans par le Comité olympique italien (Coni) en mai. A cause de cette casserole, le coureur de la Caisse d’Epargne ne doit logiquement pas pouvoir s’aligner au départ de Monaco puisque la Grande Boucle fait une incursion sur les routes italiennes lors de la 16e étape le 21 juillet. Pas une raison pour abattre le tenace Espagnol. «Dans ma tête, c'est clair: je veux aller au Tour de France. Ce n'est pas en mon pouvoir de décider. Je vais devoir attendre», a lancé le cycliste espagnol, prêt à se lancer dans une bataille juridique. Pour casser la décision du Coni, il devrait ainsi saisir le Tribunal arbitral du sport (TAS). «Alejandro doit voir ça avec son avocat. Après, nous n'avons aucune idée du timing de la décision du TAS. Nous allons juste continuer à nous préparer comme si Alejandro allait disputer le Tour», analyse Yvon Ledanois, le directeur sportif de la Caisse d’Epargne, qui compte les jours avant le départ du Tour.
Une décision de l'UCI
A moins que l’Union cycliste international (UCI) ne se décide enfin à trancher, en suspendant de toutes compétitions Valverde, pour le moment simplement banni en Italie. Voyant l’échéance du Tour se rapprocher, le Coni a en effet mis à disposition de la Fédération internationale les éléments qui prouvent que la poche de sang numéro 18 retrouvée chez le docteur Fuentes était bien celle de Valverde. «Nos avocats étudient le dossier et nous ferons savoir notre décision à la fin de la semaine ou au tout début de la suivante», a assuré le président de l’UCI, Pat McQuaid. Une suspension qui enlèverait une belle épine du pied à ASO, organisateur du Tour, et ravirait Bernard Laporte, le secrétaire d’Etat au Sport, auteur de déclarations fracassantes contre Valverde et Boonen (voir ci-dessous) pendant le Dauphiné.
En attendant, le peloton reste dans le flou. «Directeurs sportifs, journalistes... Il y a des gens qui parlent à tort et à travers. Il y a une instruction en cours et l'on va attendre. En tout cas moi quand je vois l'attitude d'Alejandro sur ce Dauphiné, je me dis que s'il était mal dans ses baskets, il aurait eu plus de mal à se concentrer cette semaine...», explique de son côté Yvon Ledanois. Un argument qui aura sans doute du mal à convaincre le TAS et l’UCI.