Wimbledon : « Il apprécie enfin où il se trouve », la mère de Nick Kyrgios raconte la métamorphose de son fils
TENNIS•Norlaila, la maman du joueur de l’Australien, apprécie de voir son fiston commencer à s’amuser en jouant au tennis
Nicolas Camus
Voilà bien une chose assez improbable au départ de cette quinzaine londonienne. Dimanche, Nick Kyrgios va disputer à Wimbledon sa première finale d’un tournoi du Grand Chelem. Le turbulent Australien se retrouve qualifié d’office après l’annonce du forfait de Rafael Nadal, jeudi soir. « Joueurs différents, personnalités différentes. J’espère que tu récupéreras bien et qu’on te retrouvera bientôt en pleine forme. À la prochaine », a-t-il écrit dans la soirée sur son compte Instagram à destination de l’Espagnol.
Même lui ne croyait plus pouvoir arriver à ces hauteurs, après avoir admis cette année qu’il avait eu des pensées suicidaires, abusé de drogues et s’était automutilé pendant une période sombre de sa vie en 2019. Kyrgios a imputé sa dépression à la pression implacable des tournois de tennis, loin de sa famille, ce qui a souvent entraîné des crises de colère et des amendes sur le terrain.
Mais il semble aujourd’hui avoir trouvé une sorte d’équilibre, si l’on en croit les propos de sa mère Norlaila dans le Sydney Morning Herald. Cette dernière assure que son fils commence enfin, à 27 ans, à s’amuser, avec sa petite amie Costeen Hatzi à ses côtés. « Il apprécie enfin où il se trouve, c’est la meilleure chose à propos de tout cela, dit-elle. Auparavant, il était si difficile pour nous de lui faire faire quoi que ce soit. Il était heureux de s’asseoir dans sa chambre et de jouer à des jeux vidéo tout le temps. »
Dans sa chambre plutôt que sur la Grande Muraille
Un exemple parmi d’autres, lorsque la famille l’avait suivie pour un tournoi à Pékin : « Nous voulions qu’il marche avec nous sur la Grande Muraille de Chine. Qui ne le ferait pas, n’est-ce pas ? Mais Nick n’allait pas. Il était content d’être assis dans sa chambre et de commander [des choses à manger], c’est ce qui m’inquiétait. » Autre moment, autre endroit. « Je me souviens qu’au Canada, nous avions dit : "allons aux chutes du Niagara". Il n’allait même pas là-bas. Nick ne voulait pas faire ces choses. Ah, il y a une telle différence maintenant », poursuit-elle.
« Je le vois sur ses stories (Instagram). Depuis l'Open d'Australie cette année (en janvier), il a commencé à faire certaines choses. Parce qu’il comprend maintenant que la vie ne tourne pas autour du tennis. Vous devez profiter de votre vie. Je suis vraiment contente qu’il le fasse maintenant », a conclu la maman, qui respire bien mieux depuis quelques mois. Elle sera là dimanche pour voir le rejeton défier Novak Djokovic ou Cameron Norrie, et peut-être soulever le plus beau trophée de sa carrière.