Betclic Elite : L’AS Monaco, avec son « alchimie d’équipe », lance sa finale contre l’Asvel sur une leçon de basket
BASKET•Vainqueurs de la saison régulière, les Villeurbannais se sont inclinés dès le premier match de la finale de Betclic Elite, mercredi soir face à l'AS Monaco (74-82)
Jérémy Laugier
L'essentiel
- Jamais totalement dans le coup, l’Asvel vient de s’incliner pour le lancement de la finale de Betclic Elite, mercredi soir face à l’AS Monaco (74-82).
- Les joueurs de Tony Parker perdent du même coup d’emblée l’avantage du terrain, alors que le deuxième match de cette série au meilleur des cinq rencontres se poursuivra vendredi (20h30) à l’Astroballe.
- L’intriguant premier quart-temps de l’Asvel (17-29) a occupé les analyses d’après-match de TJ Parker et de Youssoupha Fall.
A l’Astroballe,
Les tee-shirts « Mission three-peat » étaient de sortie, mercredi soir dans une Astroballe bouillante à souhait (5.560 spectateurs). Comprendre, pour les non-coutumiers des exploits des Bulls de « MJ », la quête de trois titres consécutifs pour l'Asvel, championne de France en 2019 et 2021, alors que personne n’a été sacré en 2020 en raison du Covid-19. Mais le moins que l’on puisse dire, c’est que l'AS Monaco s’est immédiatement emparé du statut de favori, en l’emportant avec autorité (74-82) pour la première manche d’une série au meilleur des cinq matchs.
Un 2-9 dans les trois premières minutes, et même une orgie offensive sur le premier quart-temps (17-29, 10e), avec au passage un 5/7 à trois points et une raclée au rebond (13 à 3, 7 rebonds offensifs à 0), ont montré ce qui séparait le 14e (et avant-dernier) en Euroligue d’un énorme collectif aux portes du Final Four de l’épreuve (2-3 en quarts contre l’Olympiakos).
« On les a juste laissé dérouler leur basket »
« On ne commence pas une finale comme ça, peste TJ Parker. C'est comme si ce n’était pas notre équipe au début du match. 29 points concédés, c’est beaucoup trop, donc il y a bien sûr de la colère. » Une colère qu’on pouvait sentir aussi dans les propos de Youssoupha Fall, malgré la voix posée du géant sénégalais (2,21 m) : « On s’est rendus le match difficile parce qu’on a été trop softs et même trop gentils avec eux. On a clairement failli au rebond par exemple et on les a juste laissé dérouler leur basket. C’est une question de mentalité, il faut être le plus dur possible ».
L’Asvel ne l’a quasiment jamais été mercredi, au point d’être laminée avec une pointe à -19 en cours de deuxième quart-temps. Et ce avant une spectaculaire réaction impulsée par l’énergie de Youssoupha Fall et de Marcos Knight au retour des vestiaires (45-49, 22e). « On a une équipe qui se bat, qui est revenue d’un écart de 19 points, tente de positiver TJ Parker. Mais il faut arrêter d’attendre qu’on soit dans le dur pour jouer au basket. On est en finale et on se doit de faire des sacrifices pour utiliser nos fautes quand il le faut et couper le jeu rapide. Il faut rectifier le tir dès la première minute vendredi. »
Le duo Okobo-Jones bien tenu par la défense monégasque
La mainmise empreinte de sérénité du quatuor étranger Mike James-Alpha Diallo-Dwayne Bacon-Will Thomas (qui a combiné 58 points à Villeurbanne) lance même une question : et si le three-peat visé par l’Asvel se transformait d’ici le 20 juin en sweep et premier sacre rapide en Betclic Elite pour la Roca Team ?
« Je ne pense pas du tout que cette série puisse être facile pour nous, assure le Monégasque Alpha Diallo (16 points et 4 rebonds). On savait que l’Asvel aurait des gros passages parfois car c’est une très bonne équipe. » Problème : son prolifique tandem d’arrières Elie Ekobo-Chris Jones a dû se contenter de cumuler 29 points à 8/20, et l’Américain de 29 ans est même sorti avant la fin du match, touché à un genou.
« Tout le monde est impliqué offensivement »
« On sait que ça peut être une longue série, donc à nous de nous remettre les idées à l’endroit », exhorte Youssoupha Fall. Mais côté Roca Team, Sasa Obradovic sait qu’il a (re)trouvé « une alchimie d’équipe » avec ce match pleinement maîtrisé ou presque.
« C’était un match complètement différent de ce qu’on avait montré jusque-là en play-offs, apprécie le coach serbe. C’était plus structuré, avec tout le monde impliqué offensivement et un gros match défensif, comme ça a pu être le cas en Euroligue. » Autant de bons points que TJ Parker rêverait d’énumérer à son tour vendredi soir.