Roger Federer: «Avec l'attente, la satisfaction est encore plus grande»
TENNIS•Epuisé mais heureux, le Suisse est revenu longuement sur sa première victoire à Roland-Garros...Propos recueillis par Alexandre Pedro
De notre envoyé spécial à Roland-Garros
Qu'est-ce qui est le plus fort: égaler le record de 14 victoires en Grand Chelem de Sampras ou réussir à enfin gagner les quatre tournois?
Les deux sont incroyables. Je ne vais pas me lancer des fleurs, mais les deux sont très difficiles à faire.
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Vous avez attendez 27 ans pour gagner Roland-Garros. Cette attente donne-t-elle un goût particulier à cette victoire?
D'abord, je n'ai pas attendu 27 ans. Quand je suis né, mais parents ne m'ont pas dit: «On va t'abandonner si tu ne gagnes pas Roland-Garros». Mais c'est vrai qu'avec l'attente, la satisfaction est encore plus grande. Mais ça reste très différent de ma première victoire à Wimbledon en 2003. Ton premier Grand Chelem c'est un choc. Tu apprends à gérer la pression, à tenir des conférences de presse, tu apprends à être riche et connu. Ta vie change à jamais.
Que se passe-t-il dans votre tête lors de la balle de match?
J'ai d'abord espéré que son retour ne passe pas le filet. Au début je n'ai pas très bien vu si la balle revenait ou pas. Quand j'ai compris que j'avais gagné, je ne savais pas trop si j'allais faire le tour du terrain ou m'écrouler. Je me suis mis à genoux, ça m'arrive souvent après des grandes victoires. C'était déjà le cas lors de ma victoire contre Sampras en 2001 à Wimbledon.
Maintenant vous pouvez nous dire si vous avez pensé qu'il s'agissait de votre année après la défaite de Rafael Nadal?
Je me suis dit que les chances étaient plus grandes que les années précédentes, même si la pression passait sur moi. Mais je ne me suis pas réjoui pour autant. C'est important de rester respectueux, il est quand-même resté invaincu pendant quatre ans ici. Mon parcours m'a rappelé celui d'Agassi en 1999, comme lui je suis souvent passé proche de la défaite pendant ce tournoi... Après si l'autre (le supporter catalan débarqué sur le court au début du 2e set), me casse la jambe ça n'aurait pas été mon année. (rires)
Vous aviez douté de gagner un jour à Paris?
J'ai toujours cru en mes chances. J'ai toujours dit que tant que je continuais à jouer au tennis, je pouvais gagner Roland-Garros. A force de voir «Rafa» gagner face à moi, j'espérais que ça m'arrive enfin un jour.
La semaine a-t-elle été longue depuis l'élimination de Nadal?
Oui. J'ai eu l'impression de disputer quatre finales cette semaine. La pression était extrême, les gens voulaient tellement que je gagne. C'est difficile à gérer, je me sens très fatigué.