Roger Federer touche enfin terre
TENNIS•Le Suisse gagne enfin ce tournoi de Roland-Garros qui se refusait à lui...Alexandre Pedro
De notre envoyé spécial à Roland-Garros
Enfin! Enfin Roland-Garros s'est donné à Roger Fededer. Oubliez les trois finales perdues, oubliez les doutes soulevés par un début de saison en demi-teinte, sur les coups de 17h ce dimanche 7 juin 2009, le Suisse regarde enfin l'histoire du tennis dans les yeux et des larmes coulent sur son visage. Envahi par l'émotion, l'homme aux quatorze Grand Chelem (record de Sampras égalé) se réfugie derrière l'humour: «Ca fait du bien d'être sur le podium comme vainqueur pour une fois».
A 27 ans, Roger Federer a tout gagné. De quoi voir l'avenir avec un certain détachement: «Je peux terminer ma carrière tranquillement maintenant, plus personne ne me dira que je n'ai jamais gagné Roland-Garros». Préposé de luxe pour lui remettre la Coupe des Mousquetaires, André Agassi peut l'accueillir comme le sixième membre du club des vainqueurs des quatre levées du Grand Chelem.
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Personne n'a eu la force de se mettre entre lui et son destin. Même Robin Soderling a paru presque soulagé de ne pas gâcher la fête entre Federer et Paris. «Tu es le plus grand joueur de l'histoire, tu méritais de gagner ce tournoi», confie le Suédois qui a mieux réussi son discours d'après-match, où il fit enfin preuve d'un humour insoupçonnable chez lui que sa première finale de Grand Chelem. En bout de course, le tombeur de Rafael Nadal s'incline sous la pluie et en trois sets (6-1, 7-6-6-4).
Survolée par le numéro deux mondial, cette finale 2009 n'est peut-être pas la meilleure cuvée servie ces dernières années, mais peut-importe pour le public du Central. L'image d'un Federer à terre, ivre de bonheur et de soulagement suffit à son bonheur. Favori désigné du tournoi depuis la chute de Rafael Nadal, le Suisse n'a jamais douté dans cette finale malgré une émotion palpable. Refusant d'offrir le bras de fer désiré par Soderling, Roger Federer va délivrer une leçon de tennis toute en variation, parsemée d'amorties diaboliques, de revers coupés et de coups dont lui seul connaît la recette.
Seul le deuxième set a charrié son lot d'inquiétudes. Autant que le crachin et la précision retrouvée de Soderling, c'est l'intrusion d'un supporter du Barça fait craindre que le Suisse sorte de son match. Mais rien n'est en mesure de le perturber. Ni les intrus, ni le poids de l'histoire, ni l'inévitable peur de conclure: Il devait être écrit quelque part que c'était l'année de Roger Federer.