TENNISLe paradoxe Federer

Le paradoxe Federer

TENNISC'est au terme d’une demi-saison contrastée que le Suisse pourrait enfin triompher à Roland-Garros...
Alexandre Pedro

Alexandre Pedro

De notre envoyé spécial à Roland-Garros

«C’est l’année ou jamais!», Cet encouragement, Roger Federer l’entend du matin au soir depuis dimanche 17h53, heure de la chute de Rafael Nadal. Débarrassé de l’épine majorquine, le Suisse pourrait s’offrir Roland-Garros. De quoi perturber le sommeil même d’un homme aux treize victoires en Grand Chelem: «Toutes ces histoires autour de Nadal, Djokovic, Murray qui ne sont plus là ça me trotte dans l'esprit. Au début, ça ne m'affectait pas, mais maintenant oui, parce que je ne vais pas jouer contre Djokovic mais contre Del Potro.»

L’autorité démontrée pour écarter Gaël Monfils ne doit pas faire oublier d’où revient le numéro deux mondial. Roger Federer a connu un des ses débuts de quinzaine les plus poussifs. Malmené par Acasuso, lent à la détente contre Mathieu, Federer a vu le précipice de très près à deux manches à rien pour Tommy Haas en huitième. Il est d’ailleurs le demi-finaliste qui a passé le plus de temps sur le court. «Je le trouve inconstant mais quand même très bon», nuance l’ancien entraîneur de Richard Gasquet, Erick Deblicker.

Un avant et un après Madrid

Avant le début du tournoi, le Suisse voyait pourtant dans cette période difficile une chance pour Roland-Garros. «En février, j’ai pris quelques semaines de repos à cause de mon dos, ainsi j’ai eu plus de temps pour m’entraîner, physiquement notamment. Je suis en forme au bon moment je pense.»

Et puis il y a eu Madrid, son seul titre en 2009. Plus que la victoire en finale sur un Nadal rincé par son duel homérique livré la veille contre Novak Djokovic, c’est surtout la capacité de Federer à se montre plus offensif qui a rassuré les observateurs.

A Madrid, Federer avait d’ailleurs réalisé un des ses matchs les plus aboutis contre Juan-Martin Del Potro en demi-finale(6-3, 6-4). Vendredi, c’est ce même Argentin qui se dresse comme avant dernière obstacle entre Roger Federer et l’histoire du tennis.

Roger Federer a toujours pris un malin plaisir à donner une leçon de tennis au jeune et amitieux Del Potro. En cinq confrontations, le Suisse n’a jamais lâché un set à l’Argentin. «Roger m’a félicité pour mon tournoi. Moi, j’avais juste envie de tuer», avait lâché Del Potro après sa fessée reçue en quart de finale de l’Open d’Australie (6-3, 6-0, 6-0).