Fernando Gonzalez à droite toute
TENNIS•Adversaire de Robin Soderling en demi-finale, le Chilien s'appuie sur un coup droit surpuissant qui a fait sa légende...A.P.
De notre envoyé spécial à Roland-Garros
Et dire que Fernando Gonzalez a failli rater ce Roland-Garros. Avec le recul, l’anecdote décroche un large sourire à ce Chilien à la sociabilité plus marquée que celle de son taciturne de compatriote, Marcelo Rios: «Je signai un autographe après un match à Rome et on m'a appelé de l'autre côté du court, je me déplace et là je me blesse à la cheville». Rétabli à temps, Gonzalez traverse le tournoi parisien à grand coup de parpaings. En coup droit le plus souvent, réputation oblige.
Cette arme de destruction massive ce sont encore ses victimes qui en parlent le mieux. «Je pense qu'il possède le plus puissant coup droit et en plus il fait très peu d’erreur sur ce coup» concède Andy Murray à la sortie de son quart de final perdu. Moins pur que celui Roger Federer, le coup droit de Gonzalez reste la référence en puissance pure. Opposé au lance-balles suédois Robin Soderling pour une place en finale, le Chilien risque de trouver avec qui cogner.
«Il y a encore quatre ans, il avait beaucoup plus de déchets»
A ses débuts sur les circuits aux débuts des années 2000, Gonzalez s’est vite taillé une réputation «bourrin». Adepte du «ça passe ou ça casse», sa stratégie se résume alors à éviter le plus possible son revers pour mieux pilonner en coup droit. Et quand «Le Bombardier de Reina» a la main chaude même des Sampras, Agassi, Hewitt ou Federer n’y résistent pas.
Pourtant, Gonzalez vaut mieux qu’une réputation de brute épaisse. On ne squatte pas le Top 15 depuis cinq ans (avec une pointe à la 5e place en 2007 après sa finale à l’Open d’Australie) sans se remettre en cause. Aujourd’hui, le Chilien frappe aussi avec sa tête: «Il y a encore quatre ans, il avait beaucoup plus de déchets dans son jeu. Maintenant, il imprime un effet lifté sur son coup droit, il a plus de sécurité», analyse le Roumain Hanescu balayé par Gonzalez en huitième.
Doté d’une grosse première balle, l’ancien compagnon de l’Argentine Gisela Dulko peut aussi se découvrir un revers (jouée à une main) la confiance aidante. «Même si mon jeu reste axé sur le coup droit, j’arrive à bien me lâcher en revers. Au début de ma carrière, je me contentais juste de remiser», explique celui qui a déjà gagné Roland-Garros. C’était en 1998 en junior. Onze ans après, Fernando Gonzalez a l’occasion de confirmer chez les grands.