Dernier coup de baguette pour Santoro
TENNIS•Le vétéran français débute mardi son dernier Roland-Garros face à Christophe Rochus...R.S.
Les hommages et les compliments n'ont jamais autant collé à son nom. Parfois avec une teinte d'humour, pour tous ceux qui ne conservent pas un souvenir enivrant des duels face à Fabrice Santoro, A 36 ans, le vétéran du top 100 entamera mercredi sa 20e campagne à Roland-Garros. «La dernière, c'est certain» d'une longue carrière dont l'épilogue est prévu en fin de saison.
Pour sa 67e participation en Grand Chelem (record absolu), le Tahitien rêvait d'un premier tour face à Marat Safin, l'une des ses victimes préférées, lui aussi retraité à la fin de l'année. Il bataillera finalement face au Belge Christophe Rochus, sur le Lenglen. Avant d'envisager un discours d'adieux, devant le public de Roland, Santoro souhaite simplement tourner cette page avec les honneurs, «si possible au terme d'un grand match.»
Federer admiratif
Au premier rang de ses souvenirs sur la brique pilée parisienne, cette victoire en 2001 face à Safin. Alors qu'il mène deux sets à un, Santoro laisse filer le quatrième pour s'imposer dans la dernière manche. «A cause de lui, je n'ai pas pu aller plus loin dans les tournois, glissait le Russe, dimanche après sa victoire face à Sidorenko. Je vais regretter qu'il prenne sa retraite si tôt. Non, je plaisante. Il aurait déjà dû prendre sa retraite il y a bien longtemps.»
En vingt ans, le jeu à deux mains du «Magicien», dixit Sampras, en a déboussolé plus d'un. Par son jeu de jambes et ses effets déroutants, Santoro reste un ovni du circuit. Même Roger Federer est à genoux: «Il a un jeu exceptionnel. Si tu joues comme lui, normalement, tu perds. Mais son talent, sa façon de lire le jeu, sa défense, son mental, tu l'as ou tu ne l'as pas.»
«Dans la mémoire du tennis français»
Le Belge Dick Norman, l'autre papy du circuit (38 ans), retiendra chez lui «une gestion de carrière hors du commun qui ne mérite que le respect». Quant à Andy Murray, il regrette déjà de voir disparaître son «joueur préféré». «C'est un grand monsieur», ajoute Gaël Monfils qui s'entraînait lundi avec son aîné, sur un court annexe. «A son âge, être encore là, c'est un exploit. Je lui tire mon chapeau. J'espère vraiment qu'il va faire un grand Roland et entrer dans la mémoire du tennis français.» Si ce n'est pas déjà fait.