Un entraîneur brésilien dénonce la « culture de la haine » favorisée par Bolsonaro
FOOTBALL•Roger Machado estime que Jair Bolsonaro n'est pas étranger aux problèmes de racisme dans le football brésilienQ.B. avec AFP
Pour Roger Machado, un des seuls entraîneurs noirs brésiliens, le racisme qui mine le football professionnel dans son pays « est dû notamment à la culture de la haine qui sévit depuis plusieurs années au Brésil ». Machado officie sur le banc de Gremio, club de deuxième division. Dans l’élite, une seule équipe, en l’occurrence Goias, est dirigée cette saison par un entraîneur noir, Jair Ventura, fils de Jairzinho, mythique attaquant champion du monde en 1970.
« Le football est le reflet de notre société, explique Machado. La représentativité de la population noire dans d’autres secteurs est également très faible pour les postes à responsabilité. Dès que les Noirs essaient de grimper dans la pyramide sociale, il y a des filtres, fruits d’une idéologie selon laquelle nous n’aurions pas de capacités de leadership, essentielles justement pour un entraîneur de football ».
Des filtres, et des violences. « Ceux qui pensent perdre les privilèges que le racisme structurel leur a octroyés réagissent d’une façon de plus en plus agressive. C’est dû notamment à la culture de la haine qui sévit depuis plusieurs années au Brésil, déplore-t-il, en pointant Jair Bolsonaro. Les racistes, qui se cachaient auparavant, sont désinhibés par l’attitude du chef de l’Etat, ils savent qu’il pense comme eux. Il faut résister ! Ce qu’il veut, c’est un retour en arrière, on ne peut pas laisser faire ça. » Racismo no, comme disait Neymar.