STREET ARTPrès de Nantes, une nouvelle fresque en hommage à Emiliano Sala

FC Nantes : « Une des peintures les plus émotives que j’ai eue à faire »… Un nouvel hommage à Emiliano Sala

STREET ARTUne fresque en hommage à Emiliano Sala, attaquant du FC Nantes décédé dans un accident d’avion, a été réalisée près de Nantes par un artiste argentin
Pierre-Alexandre Aubry

Pierre-Alexandre Aubry

L'essentiel

  • Emiliano Sala est mort dans un accident d’avion en janvier 2019, alors qu’il rejoignait son nouveau club, Cardiff.
  • Plusieurs habitants de Carquefou, près de Nantes, ont décidé de faire appel à Gabriel Griffa, artiste argentin, pour réaliser une fresque en hommage au joueur du FCN.
  • Gabriel Griffa avait déjà réalisé plusieurs peintures murales du joueur en Argentine.

«Je n’y croyais pas. C’était improbable. Je me disais qu’on allait le retrouver. J’y ai cru jusqu’au bout. » Ce 21 janvier 2019, Aurélie s’en souvient comme si c’était hier. Cette nuit-là, l'avion dans lequel se trouve Emiliano Sala disparaît des radars. En partance pour Cardiff, le joueur du FC Nantes décède dans un accident d’avion. Une disparition tragique, qui a touché le cœur de tous les supporters des Jaunes et Verts. Mais aussi celui des habitants de Carquefou.

Car c’est dans cette commune en périphérie de Nantes, que vivait le joueur argentin. Ici, il était apprécié des habitants. « C’était un homme normal, qui ne se prenait pas pour une star. On l’aimait beaucoup ici. Les gens ne le voyaient pas seulement en tant que joueur, mais aussi en tant qu’homme », expliquent Jean-Philippe, Lydie et Aurélie, face au visage du joueur, fraîchement peint sur un mur du stade du Moulin Boisseau, à Carquefou. « On a les poils qui se hérissent. C’est beaucoup de souvenirs qui remontent à la surface », lance Aurélie.

« C’est quelque chose de fort »

En effet, une fresque vient d’être réalisée, en hommage à Emiliano Sala, cet Argentin qui ne lâche rien, comme le chantent les supporters nantais dans les stades, depuis plus de trois ans maintenant. Cette peinture était un projet de longue date, et fait écho à celle qui avait été réalisée à Progreso, ville natale du joueur, en octobre 2019, par le peintre argentin Gabriel Griffa. Ni une, ni deux, les trois habitants ont alors décidé d’entrer en contact avec l’artiste. « Il a tout de suite répondu oui. Puis tout s’est enchaîné, on a monté l’association et c’est allé très vite. » Cette fresque aurait dû être réalisée plus tôt mais la crise sanitaire en a décidé autrement. Qu’importe, le projet est resté dans les têtes des Ligériens, et dans l’esprit du peintre argentin, qui a pu faire le voyage vers Nantes grâce aux dons récoltés dans une cagnotte en ligne.

fresque sala carquefou
fresque sala carquefou - P-A.Aubry/20 Minutes

A travers Emiliano Sala, cette fresque crée aujourd’hui un lien entre Nantes et l’Argentine. Sur cette peinture, le visage du joueur et habitant Carquefou, le regard tourné vers le ciel. Tout un symbole pour son auteur, qui vient peindre pour la première fois en dehors des frontières de son pays. « En Argentine, on a l’habitude de représenter Emiliano autrement que comme joueur. Il regarde vers le ciel. C’est comme un reflet de lui-même, comme s’il regardait de l’autre côté. Pour les Argentins, il y a toujours ce lien avec les cieux, sans Dieu, nous ne sommes rien », explique Gabriel Griffa. « Et peindre dans un stade de foot, c’est quelque chose de fort pour moi. Le faire au plus près de ce qu’a été sa vie, c’est pour moi un honneur. »



Une passion du foot dans ses peintures

Réalisée en quelques jours, cette peinture représente beaucoup pour l’artiste. « J’ai passé 20 jours à Progreso, avec ses amis, ses voisins, sa famille. Ils m’ont raconté qui il était comme personne, au-delà du joueur de foot. C’est ce qu’il faut retenir de lui, que c’était une belle personne. » Une fresque qu’il a faite, non sans émotion : « C’est une des peintures les plus émotives que j’ai eue à faire. J’ai peint plus de 40 fresques différentes. Celles que j’ai faites d’Emi me touchent beaucoup, parce que je connais sa famille, son histoire, c’est plus personnel. C’est comme si je l’avais connu », raconte Gabriel, grand fan de football, mais « meilleur peintre que footballeur ! », lance-t-il en souriant. Une passion qu’il perpétue à travers ses peintures. Comme celle d’Angel Di Maria, joueur argentin du PSG, qu’il réalisait au moment de la disparition de son compatriote nantais.

Gabriel Griffa aura d’ailleurs l’occasion de vibrer à la Beaujoire, le dimanche 24 avril, à l’occasion du match de Ligue 1 entre le FCN et les Girondins de Bordeaux. Un moment fort pour lui, tout particulièrement lorsque arriveront la 9e minute de jeu et les chants des supporters nantais en l’honneur de leur attaquant. « Je l’ai vu à la télévision. Ça doit être incroyable ! Pouvoir partager ces moments dans un stade, c’est merveilleux. »