Marathon de Paris : Inscrit après une « gueule de bois », Baptiste veut donner tort à ses proches
DOSSARD N°20•Etudiant de 26 ans, Baptiste va courir les 42,195 km du marathon de Paris le 3 avril prochain. Plutôt habitué à étudier le droit et à faire la fête, il s’entraîne depuis six mois à le boucler en 3h45Justine Le Pourhiet
L'essentiel
- Baptiste est étudiant en droit et a décidé en octobre dernier de participer au marathon de Paris 2022, accompagné de son oncle.
- Avant de se lancer dans ce projet, sa routine tournait autour des cours et des soirées arrosées avec ses amis. A 26 ans, l’importance d’avoir une vie plus saine lui a sauté aux yeux et il a commencé à courir.
- Le 3 avril prochain, Baptiste veut avant tout atteindre la ligne d’arrivée mais il espère tout de même terminer cette course en 3h45.
Personne n’y croyait et ça l’a motivé. Autour d’un café dans son quartier du 10e arrondissement de Paris, Baptiste, étudiant en droit, revient avec humour sur sa décision en pleine « gueule de bois » de participer au marathon de Paris 2022. « Je n’y ai pas cru quand il nous a annoncé la nouvelle », se souvient Thomas, son meilleur ami. Effectivement, le sport n’a jamais fait partie de ses priorités, son entourage a donc eu du mal à y croire. Les soirées, la musique, les études de droit et les voyages passaient au premier plan, reconnaît Baptiste. « J’aime profiter, ça me fait rire quand les gens disent que je suis fêtard. »
Pendant ce temps, un habitué du café vient l’interrompre et lui demande des précisions sur ses études. « Je travaille sur le droit en propriété intellectuelle, n’hésite pas si tu as besoin de moi un jour », lui répond Baptiste tout en glissant un commentaire sur sa participation au marathon. Le client en rigole, même lui semble étonné mais cette réaction amuse l’étudiant de 26 ans qui a coutume de ne pas être pris au sérieux. « On a l’habitude que Baptiste se lance dans des projets qui n’aboutissent pas mais dès son inscription au marathon de Paris, j’ai compris qu’il allait vraiment y participer », explique Thomas.
Une tradition familiale
Cette année, Baptiste partage son temps entre l’École du Barreau et ses entraînements sportifs. En toute autonomie, il a débuté en octobre un programme Décathlon qui le pousse à garder une routine. « Je m’entraîne quatre fois par semaine, raconte-t-il, ça peut aller d’une heure de course, donc 12 km, à du fractionné ou bien une longue sortie de 2h30. » Aujourd’hui, il est fier d’expliquer son parcours car au départ courir 7 km c’était difficile pour lui. Son ami Thomas en témoigne : « Baptiste à l’origine ce n’est pas un grand sportif mais il est très actif. »
Courir le marathon de Paris replonge également le futur avocat dans ses souvenirs d’enfance : « c’était une tradition dans ma famille d’aller voir mon grand-père courir, depuis qu’il est décédé, ça s’est un peu arrêté. » Juliette, sa petite soeur, était trop jeune lors de ces rendez-vous familaux mais elle se souvient que son grand-père faisait : « la route depuis Orthez (Pyrénées-Atlantiques) avec ses trois fils pour le week-end du marathon. » L’oncle de Baptiste aussi avait pour habitude de participer à cet évènement, il a donc décidé de l’accompagner dans son projet et l’a même poussé à s’inscrire avec un objectif de temps à ne pas dépasser. Cette idée l’a effrayé au départ, se souvient-il. « Je suis un rêveur, je n’avais pas conscience de la difficulté, je voulais seulement terminer la course et non m’imposer un chrono. »
Ce n’est pas un marathon qui va empêcher Baptiste de sortir. Pour lui, mêler la fête, un métier qui l’intéresse et le sport, c’est important. A 26 ans, il remet tout de même en question l’idée de faire la fête « de façon extrême », précise-t-il. Il souhaite désormais limiter ses sorties afin d’avoir une vie plus saine sans s’empêcher néanmoins de profiter avec ses amis. « Il continue à faire des soirées mais il s’est vraiment calmé ce mois-ci », précise Thomas, car malgré l’ambiance sympathique de la course qui l’attend, le jeune fêtard est aujourd’hui conscient de la difficulté d’une telle course. Baptiste a déjà participé au semi-marathon de Paris le 6 mars et a battu son objectif de temps. Réaliser son chrono au marathon de Paris lui tient donc à cœur même s’il ajoute : « tant que je termine cette course je serais content. »