TABOULa veuve du rugbyman Jordan Michallet témoigne et lance un message d'alerte

Rouen : Après le suicide de Jordan Michallet, sa femme alerte sur la santé mentale dans le rugby

TABOULe 18 janvier, le rugbyman de Rouen (Seine-Maritime), Jordan Michallet, se donnait la mort. Son épouse met en avant la pression qui pèse sur les joueurs et les dépressions, nombreuses, qui en découlent
20 Minutes avec agences

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Le corps du jeune homme de 29 ans avait été retrouvé mardi 18 janvier au pied d’un immeuble en construction de Rouen ( Seine-Maritime). Le rugbyman Jordan Michallet, demi d’ouverture du Rouen Normandie rugby, s’est donné la mort. Il souffrait de dépression. Un décès rappelant de manière dramatique que les sportifs de haut niveau ne sont pas seulement des champions intraitables.

Deux mois après la disparition du joueur de Pro D2, son épouse, Noélie, a pris la parole dans le Canal Rugby Club ( Canal+), ce dimanche, afin de « dénoncer toutes les souffrances que les joueurs peuvent ressentir pendant et après leur carrière. »

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Début février, elle s’était confiée à Actu.fr sur ce couple qu’ils formaient depuis neuf ans. Ils s’étaient mariés civilement en juin 2020, puis religieusement en mai 2021, à cause du Covid-19. Les deux fois dans la ville de leur rencontre, Grenoble ( Isère), où Noélie, enceinte, est retournée vivre depuis cette tragédie.
Pour elle, aucun élément ne laissait présager le geste commis par son mari : « Il avait toujours le sourire. On venait de faire l’échographie de notre enfant et on était très heureux de savoir qu’on attendait une petite fille. Le soir du Nouvel An, on a trinqué tous les deux et il m’a dit que l’année 2022 serait la plus belle année de sa vie, avec la construction de notre famille », a-t-elle raconté sur Canal+.

« Je pense qu’il a eu peur du jugement »

À travers son témoignage, Noélie Michallet veut une prise de conscience : « Jordan traversait une semaine avec une baisse de moral, comme cela peut arriver à tout le monde. Il était très fatigué, moralement et physiquement. Il subissait aussi une certaine pression, comme le club était proche de la zone relégable. »

Ce mal-être, le joueur avait choisi de le garder pour lui. « Il m’avait dit : "je n’ai pas le droit de lâcher l’équipe". Pour lui, il était impensable de devoir abandonner ses coéquipiers et son équipe. […] Tout est allé très vite. En une semaine, tout s’est dégradé. Jordan n’a pas osé en parler, ou alors trop tard. Le club de Rouen, s’il avait su le ressenti et les émotions de Jordan, aurait été là pour lui. Il l’aurait aidé, ne l’aurait pas lâché. Mais un joueur a toujours honte d’avouer ses faiblesses, de dire qu’il va mal ou qu’il est fatigué. Je pense qu’il a eu peur du jugement. »

Selon elle, un suivi mental quotidien des sportifs est indispensable pour que le cas de Jordan Michallet serve d’exemple. Quitte à elle-même s’impliquer dans cette démarche : « Si je peux trouver comme combat le fait d’améliorer la santé mentale des joueurs pour me lever tous les matins, alors je le ferai. »