FOOTBALLPourquoi les Girondins de Bordeaux ont-ils une bonne tête de relégué ?

Bordeaux-Troyes : Pourquoi les Girondins ont-ils une bonne tête de relégué ?

FOOTBALLToujours bons derniers de L1, les Girondins de Bordeaux se sont de nouveau inclinés à domicile, ce dimanche, face à Troyes (0-2), un concurrent direct dans la course au maintien
Clément Carpentier

Clément Carpentier

L'essentiel

  • Les Girondins de Bordeaux ont été battus par Troyes (0-2) au Matmut Atlantique lors de la 27e journée de Ligue 1.
  • Après une nouvelle prestation indigne d’une équipe de L1, les Bordelais, derniers, se retrouvent désormais à deux points du barragiste et trois du premier non relégable.
  • Le club n’a aujourd’hui plus de levier pour redresser la barre alors que le sort semble aussi s’acharner

Les Girondins de Bordeaux s’en remettront-ils ? Ce lundi matin, beaucoup se posent après la nouvelle défaite à domicile des Marine et Blanc face à Troyes (0-2), un concurrent direct dans la course au maintien. Ce 13e revers de la saison en Ligue 1 va faire très mal à la tête de tout un club. Il fallait voir dimanche les joueurs bordelais sortir un par un groggy des travées du Matmut Atlantique quelques minutes après le coup de sifflet final. K.-O. debout comme tout un stade. Même les plus fidèles supporteurs du Virage Sud ont fini par se taire pour la première fois de la saison.

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Il y avait aussi enfin un peu de colère contre cette équipe indigne de leurs encouragements incessants depuis le début de la saison. L’un des leaders des Ultramarines, le plus grand groupe de supporteurs, a dû dissuader certains de pénétrer sur la pelouse ou de jeter des projectiles en fin de match. Un moment de lucidité alors que le mal était déjà fait depuis longtemps. Toujours bons derniers de Ligue 1, les Girondins comptent désormais deux points de retard sur le barragiste et trois sur le premier non relégable à 11 journées de la fin de la saison. Si mathématiquement rien n’est bien sûr fait, cette équipe a aujourd’hui une bonne tête de futur relégué.

Un niveau de jeu indigne de la L1

C’était l’arbre qui cachait la forêt. A défaut de briller par les résultats, les Bordelais le faisaient par intermittence par le jeu cette saison. Mais contre Troyes, il n’y a tout simplement rien eu. A Clermont, il y a une semaine, cela n’avait déjà pas été très glorieux. Ce dimanche, les Girondins ont carrément touché le fond en première mi-temps avec un niveau technique apocalyptique illustré par Oudin et Adli. « Il y a eu très peu de justesse. Notre possession a été stérile. On aurait pu jouer des heures sans marquer je pense. Il faut vraiment que les joueurs élèvent leur niveau technique et leur exigence là-dessus », a reconnu David Guion. A commencer par réussir l’enchaînement de base de tout footballeur, contrôle-passe.

Et que dire de la défense. Alors que David Guion semblait avoir trouvé quelques solutions, elle a replongé face aux Troyens. Ces derniers auraient pu rentrer à la mi-temps avec deux ou trois buts d’avance, il n’y aurait pas eu grand-chose à redire. Pareil si Marcelo avait été exclu en tout début de match. Comme très souvent cette saison, la défense bordelaise a affiché un niveau catastrophique à l’image des prestations de ses deux pistons, Mensah et Pembélé, auteurs d’un nombre incalculable de ballons perdus. 24 pour le second, record du match. Au final, les Marine et Blanc continuent d’aligner les records (neuf penalties concédés cette saison, 65 buts encaissés, aucun clean-sheet). Résultats des courses, si en plus de prendre but sur but, les Girondins ne sont plus capables de jouer et marquer, la mission s’annonce impossible !

Les signes du destin qui ne trompent pas

Au-delà des carences profondes de cette équipe bordelaise aujourd’hui, il y a aussi le facteur chance ou plutôt malchance qui poursuit cette saison les Girondins. Ces petits détails qui vous font dire qu’ils n’échapperont pas à la relégation. Face à Troyes, le premier penalty inscrit contre son camp par Gaëtan Poussin en est un. Le gardien bordelais était pourtant parti du bon côté, comme sur le second, mais le ballon lui a finalement échappé pour finir quelques centimètres derrière la ligne. Dans le même style, il rappelle ce but complètement gag encaissé il y a deux semaines face à Monaco.

Le ballon est passé sous Gaëtan Poussin sur le premier penalty.
Le ballon est passé sous Gaëtan Poussin sur le premier penalty.  - Romain Perrocheau / AFP

Dans ce contexte, les Girondins n’oublient pas non plus l’arbitrage. Et c’est vrai que ça tourne rarement en leur faveur depuis le début de la saison. Le premier penalty de l’Estac est en effet très discutable alors que Ui-Jo Hwang aurait peut-être pu en bénéficier d’un pour les Girondins. « Les joueurs ont été très frustrés par l’arbitrage [sept cartons jaunes]. Ce sont des matchs où, psychologiquement, le corps arbitral doit prendre en considération l’aspect de la rencontre. L’arbitre a raté son match mais ça arrive. Après ça devient récurrent avec Bordeaux et ça commence à faire beaucoup », a rappelé David Guion alors qu’Admar Lopes, le directeur technique du club, s’en est pris à Ruddy Buquet à la fin du match.

Plus aucun levier

C’est peut-être la chose la plus inquiétante pour les Bordelais. Il n’y a aujourd’hui plus aucun levier pour la direction après avoir fait le ménage dans le vestiaire puis changé de coach. Que peut faire de plus Gérard Lopez à part tenter de secouer ses joueurs ? Ce dimanche, il s’est notamment entretenu longuement avec son capitaine, Josuha Guilavogui, après la rencontre. Admar Lopes a lui échangé avec d’autres joueurs. Le milieu de terrain résume la situation actuelle au micro de Prime Video :

« Ça commence à être compliqué. On peut parler, se dire de belles choses, se charmer, mais à la fin quand il n’y a pas de victoire, ça ne reste que des mots. Quand vous faites un match comme ça, c’est mieux de fermer sa bouche et de rentrer. » »

Pourtant, il va bien falloir trouver des solutions pour David Guion alors que les Girondins s’apprêtent notamment à se déplacer à Paris, Lyon et Lille. Que du costaud. « C’est une grosse déception pour tout le monde mais je suis venu ici pour maintenir le club. Il reste 33 points. Moi, j’y crois », a conclu l’ancien entraîneur du Stade de Reims. Il n’est pas encore le seul. Mais depuis dimanche, il y en a de moins en moins.