Sa famille devait quitter l’Ukraine et le rejoindre à Bordeaux le 1er mars. Mais la guerre change tout. Danylo Ignatenko, le nouveau milieu de terrain des Girondins, n’a pas pu cacher sa détresse jeudi, quelques heures après le déclenchement de la guerre dans son pays.

« Hier, Dany est arrivé à l’entraînement en pleurs », a confié ce vendredi David Guion, l’entraîneur bordelais. « On a discuté avec lui, il est très affecté (…) Je lui ai évidemment dit que j’étais là personnellement pour le soutenir, le club, la famille des Girondins sont là pour le protéger », a ajouté le technicien qui a demandé à tous ses joueurs de se montrer « à l’écoute » et bienveillant avec « Dany ».

Originaire de Zaporijia, à une centaine de kilomètres de Donetsk

« Voir la détresse d’un coéquipier, c’est vraiment très dur », a souligné le capitaine Josuha Guilavogui. « Lorsque vous avez un coéquipier qui arrive le matin, qui est vide et collé à son téléphone et qui ne sait si après l’entraînement il va recevoir un message ou pas, c’est quelque chose que nous n’avons jamais vécu dans le vestiaire », a encore témoigné le joueur.

Danylo Ignatenko, 24 ans et arrivé fin janvier à Bordeaux, est originaire de Zaporijia, une ville située à une centaine de kilomètres de Donetsk où l’armée russe a engagé jeudi des opérations militaires d’envergure. S’il s’est entraîné normalement vendredi au Haillan, sa participation dimanche au match contre Clermont n’est pas encore décidée. « Très sincèrement, c’est au jour le jour », lâche son entraîneur, compréhensif.