Jorge Sampaoli, entre nécessité de « survie » et « analyse de bar »

OM - Qarabag : Jorge Sampaoli, entre nécessité de « survie » et « analyse de bar »

FOOTBALLA l'heure d'affronter le FK Qarabag en Ligue Europa Conférence, l'entraineur de l'OM, Jorge Sampaoli, est pris entre la nécessité de gagner pour sa « survie », et ses idées de jeu
Adrien Max

Adrien Max

L'essentiel

  • L'Olympique de Marseille fait son entrée en lice dans la Ligue Europa Conférence en recevant le FK Qarabag, ce jeudi soir (21).
  • Depuis fin janvier, les hommes de Jorge Sampaoli oscillent entre le bon et le moins bon, de quoi susciter des critiques sur les choix de l'entraineur.
  • Mais pour lui, il s'agit « d'analyse de bar » et il maintient son cap entre nécessité de « survie » et mise en place de son idée de jeu.

Survivre. Depuis son arrivée en tant qu’entraîneur de l'Olympique de Marseille, en mars 2021, Jorge Sampaoli a plusieurs fois répété sa nécessité de « survie » à son poste. Il l’a dit après la victoire contre Troyes, fin novembre, et répété avec ses exigences lors des différents mercatos. A l’heure de découvrir le Ligue Europa Conférence contre le FK Qarabag ce jeudi (21 heures), et avant le dernier sprint en championnat pour se qualifier pour la Ligue des champions, cette nécessité est encore plus vraie.

« Le fait de survivre, je pense que c’est la vie d’un coach de football. Parce que ce sont les résultats qui dirigent, qui nous guident. Qu’on gagne, ou pas, on est jugé. Si on n’arrive pas à gagner, on devient coupable de ce qui se passe sur le terrain. Il y a toujours une responsabilité unanime de la part des médias, ou du public, donc on joue notre place à chaque match », a détaillé Jorge Sampaoli à la veille d’affronter le FK Qarabag.

« Analyse plus profonde que celle qu’on pourrait faire au bar »

Une victoire tout en maîtrise contre Lens (2-0) fin janvier, et Sampaoli est un génie. Un faux pas contre Lyon (2-1) dix jours plus tard, et Sampaoli est une escroquerie. Rebelote après la superbe victoire contre Angers (5-2), le 4 février, puis la lourde défaite contre Nice (4-1) synonyme d’élimination en Coupe de France. « Je ne regarde ni les critiques ni les éloges. Pour moi, l’analyse est bien plus profonde que celle qu’on pourrait faire au bar », avait balayé l’Argentin après la défaite contre Nice.

Des critiques sur les résultats, mais aussi sur ses choix tactiques et de joueurs. Si l’incompréhension prime chez de nombreux observateurs lorsque « El Pelado » positionne Saliba latéral droit, ou Pape Gueye ailier, puis latéral gauche, l’ancien entraîneur de l’OM Elie Baup, y voit une analyse tactique poussée : « C’est un entraîneur qui cherche toujours à s’organiser en fonction de l’adversaire, pour lui poser des problèmes à travers la tactique. Il analyse en permanence le jeu de l’adversaire, et apporte une réponse en fonction. Et il demande aussi à ses joueurs une adaptation permanente, sans rester dans les systèmes classiques, parce que le jeu d’aujourd’hui demande du mouvement en permanence ».

Faire évoluer une idée précise

Depuis la préparation estivale, Jorge Sampaoli n’a d’ailleurs cessé de faire évoluer la philosophie de jeu de son équipe. Très déséquilibrée et ultra-offensive au début du championnat, avant que la défaite au Vélodrome contre Lens (3-2) ne lui fasse revoir sa copie. Et l’OM était devenu la meilleure défense de Ligue 1. « Sampoli a une idée bien précise, qu’il fait évoluer petit à petit, estime Albert Emon, ancien coach de l’OM. Je pense qu’il connaît très bien son effectif, et il essaie de le faire évoluer tout le temps. Son organisation varie parce qu’il sent que son équipe n’est pas encore prête, n’est pas encore parfaite. Parfois il serre les boulons, et de temps en temps il lâche la bride. Mais la victoire contre Lens [2-0 à Bollaert], sincèrement je n’avais jamais vu ça avec l’OM ».

Et Jorge Sampaoli le reconnaît. « J’ai eu la chance de pouvoir rester longtemps presque partout ou je suis passé, et j’ai toujours eu ce sentiment de vouloir consolider mon idée de jeu. Mais comme je l’ai dit, il y a toujours le résultat qui prône, et ça rend notre profession vulnérable », a-t-il rappelé, alors qu’il « pense sincèrement, que la pression il y en a partout ».

« Il en faut toujours plus »

« Le problème de Marseille, c’est que quand tu gagnes, c’est parfait. Et quand tu fais match nul, il faut tout jeter à la poubelle. C’est très compliqué pour mettre des idées en place. Chaque victoire va amener de la confiance sur les principes à mettre en place, et chaque match ou tu passeras à travers sera un frein à ça. Mais c’est comme ça, l’OM est particulier et c’est pour ça qu’on dit que l’OM, c’est l’OM », recontextualise Albert Emon.

« C’est clair, des critiques il y en a même avec des bons résultats, regardez Pochettino avec le PSG. C’est difficile pour tout le monde, il faut que tout soit toujours parfait dans les clubs médiatiques. Même gagner, ne suffit pas, il en faut toujours plus. C’est la règle du jeu, il faut l’accepter et Marseille est un grand club qui est soumis aux critiques », rappelle Elie Baup.

Jeudi, contre le FK Qarabag, Jorge Sampaoli devrait faire tourner son effectif alors qu’après un mois de janvier plutôt calme, les matchs s’enchaînent désormais tous les trois jours. Et innover dans son schéma et sa tactique ? Après l’élimination en Ligue Europa, puis celle en Coupe de France, l’objectif est clair : « aller jusqu’au bout » et assurer sa survie. En revenant à un système plus classique ?