Bordeaux-Losc : 43 buts dans la musette… Les Girondins peuvent-ils s’en sortir avec une telle défense ?
FOOTBALL•Face à Lille, les Marine et Blanc ont confirmé leur statut de plus mauvaise défense du championnat (2-3)
Clément Carpentier
L'essentiel
- Les Girondins de Bordeaux se sont une nouvelle fois inclinés à domicile face au Losc (2-3) lors de la 19e journée de Ligue 1.
- L’équipe de Vladimir Petkovic, plus mauvaise défense du championnat, a encore encaissé trois buts. Elle en est à 43 buts encaissés en 19 matchs.
- 17e de L1 avec seulement un point d’avance sur la zone rouge, les Marine et Blanc se retrouvent en très mauvaise posture à mi-saison.
Et trois de plus qui font 43 ! La plus mauvaise défense de Ligue 1 a fait une nouvelle fois honneur à son statut ce mercredi soir au Matmut Atlantique. Pourtant, cette fois-ci, les 40.000 spectateurs y ont longtemps cru avant de voir, une fois de plus, les Girondins s’effondrer en fin de match face au Losc (2-3). Une 8e défaite cette saison qui replonge tout un club dans le doute après un coup de mieux ces dernières semaines. Ce jeudi matin, à mi-championnat, Bordeaux pointe à la 17e place de la L1 avec seulement un point d’avance sur la zone rouge.
Mais cette équipe peut-elle espérer mieux pour le moment ? Comment gagner des matchs quand vous prenez au minimum deux buts par match ? Le handicap est énorme ! Il pourrait même devenir irréversible si les Girondins continuent sur le même rythme en 2022. Aujourd’hui, on peut même dire que c’est un miracle qu’ils ne soient pas relégables avec une telle défense. Pour la petite histoire, c’est la première depuis la saison 1978-1979 qu’un club encaisse autant de buts à ce stade du championnat (19 journées). Petit à petit, cette équipe se rapproche de tristes records.
Toujours les mêmes erreurs…
Alors oui, « il n’a pas manqué beaucoup de choses » dixit Vladimir Petkovic face au champion de France. Un quart d’heure. Et « ils méritaient même mieux », assure l’entraîneur suisse qui est « content de ce qu’il a vu sur le terrain ». Ce n’est pas faux dans l’absolu. Mais au bout d’un moment le politiquement correct, un langage que l’ancien sélectionneur de la Nati maîtrise à la perfection, a ses limites. Il devrait peut-être s’inspirer de son directeur sportif, Admar Lopez, pour bousculer ses joueurs. Surtout quand ce sont toujours les mêmes erreurs individuelles qui se répètent.
Ce mercredi, il peut en compter encore de deux plus. Et se demander pourquoi Ricardo Mangas bouscule son adversaire en pleine surface alors que le danger est relatif ou pourquoi Laurent Koscielny ou Otavio ne dégagent pas un grand ballon en tribune sur le troisième but ? « Il faut travailler sur les joueurs individuellement et c’est ce qu’il y a de plus difficile à corriger dans le football », explique le coach. Pour réussir cela, il pourrait aussi essayer de nouveaux joueurs, c’est son boulot. Pourquoi il n’y a pas de concurrence à gauche de la défense entre Mangas et Mensah comme à droite entre Pembélé et Kwateng ? Mystère. Pour Otavio, ces problèmes défensifs, c’est un tout :
« « C’est très compliqué à expliquer. Je pense qu’il n’y a pas une chose. C’est beaucoup de petits trucs… La communication, la concentration, pas forcément le physique. Mais on ne peut pas continuer comme ça ! » »
C’est sûr que prendre trois buts par match, comme à huit reprises sur cette phase aller, risque forcément de coûter très cher au bout d’un moment. Une relégation par exemple.
Le calendrier fait déjà peur
« Il ne faut pas paniquer. Il ne faut pas s’énerver. Il faut juste travailler plus et surtout, il faut être beaucoup plus concentré », lance Otavio face à cette situation toujours plus préoccupante. Vladimir Petkovic, lui, reconnaît que « ce n’est pas suffisant et que l’on ne peut pas être content » à la mi-saison, même si pour lui son équipe « devrait avoir 6 ou 7 points de plus » au classement. Peut-être. Mais ce constat ne changera rien à l’histoire. Bordeaux a 17 points après 19 matchs, et la pire défense de la Ligue 1.
Pourtant, il va bien falloir vite trouver une solution surtout quand on sait que les Girondins vont affronter Marseille, Rennes, Strasbourg, Lens et Monaco d’ici mi-février. Benoit Costil en tremble déjà dans sa cage. Pour s’en sortir, il faudra arrêter « de faire cash chaque erreur » en 2022 comme face au Losc (trois tirs cadrés, trois buts encaissés). En attendant, les Marine et Blanc vont prendre soin d’eux. Cela reste bien le plus important après la découverte d’un cluster au sein de l’équipe première (17 cas de Covid-19 entre les joueurs et le staff). Mais il faudra vite se mettre à défendre et pas uniquement face à ce virus. Et finalement, c’est peut-être Jocelyn Gourvennec qui résume le mieux les problèmes bordelais de la première partie de saison : « Cette équipe a beaucoup d’énergie mais elle n’a pas d’équilibre ! »