Un sumo dit tout sur un scandale de bizutage
SUMO•On peut peser 150 kilos et se faire maltraiter avant de devenir un champion...R.S. avec agence
On connaissait les rites initiatiques des écoles de commerce, de l’armée et même de l’équipe de France de football. Ceux des académies de sumo étaient beaucoup moins connus, jusqu’à ce que le champion mongol Hakuho ne lève le voile sur ces pratiques taboues. Des bizutages taille XXL où tout le monde envoie du lourd.
«Je pleurais tous les jours», avoue le sumotori qui aurait été victime de longues séances de tabassage à ses débuts. «Quand vous me voyez maintenant, j'ai l'air heureux, mais à ce moment-là, je ne l’étais pas», raconte le colosse de 1,92 m pour 154 kg, devenu l'un des plus grands lutteurs depuis son arrivée au Japon à l’âge de 15 ans.
A coup de battes de base-ball
Ses révélations interviennent au moment où un ancien maître est jugé pour la mort de son apprenti sous les coups. Certaines séances de tabassage pouvaient durer jusqu'à 45 minutes. Les 20 premières minutes sont incroyablement douloureuses, mais après (...), même si vous continuez à être frappé, vous sentez moins la douleur», explique-t-il en choisissant ses mots avec précaution.
Celui dont le nom signifie «le grand oiseau blanc» est l’une des plus grandes stars du Japon. L’un des deux seuls yokozuna (le grade le plus élevé de la discipline), avec son compatriote Asashoryu. Il témoigne près de deux ans après la mort de Takashi Saito, frappé à mort par son maître à coups de bouteille et par trois sumotoris plus âgés armés de battes de base-ball.
Ces scandales, combinés à ceux sur la consommation de cannabis des lutteurs et sur des soupçons de matches truqués, ont terni l'image de ce sport, au point d’entraîner une subite crise de vocation. Un volontaire pour engloutir cinq poulets par jour et se faire battre avant l’entraînement?