PSG-Real Madrid : La colère de Perez, le dilemme Mbappé, le jardin de Messi, pourquoi on a déjà hâte d'y être
FOOTBALL•Le deuxième tirage de C1 a débouché sur l'affiche la plus piquante possible pour les Parisiens comme pour les MadrilènesJulien Laloye
L'essentiel
- Le PSG affrontera le Real Madrid en 8es de finale de Ligue des champions, comme en 2018, après un tirage au sort rocambolesque.
- Le feuilleton Mbappé, le retour d’Ancelotti, celui de Sergio Ramos, les histoires dans l’histoire de ces retrouvailles sont plus croustillantes les unes que les autres.
Une journée à rebondissements comme on n’ose en rêver au réveil. Après un premier tirage au sort rocambolesque qui avait plus ou mois arrangé les deux clubs, la deuxième mouture s'est révélée nettement moins complaisante. Quatre ans après un premier affrontement au même stade de la compétition, le Real Madrid et le PSG vont remettre les gants pour un 8e de finale de C1 cet hiver. Et depuis cette élimination parisienne de sinistre mémoire, la rivalité n’a fait que se décupler. 20 minutes fait le tour des enjeux dans les deux mois qui viennent
Combien de temps va mettre Florentino à insulter Ceferin sur le plateau du Chiringuito ?
From Benfica to pire tirage possible avec en face le joueur dont tu rêves depuis trois siècles real quick. On en connaît un qui doit fumer du naseau dans les bureaux (en travaux) de Santiago Bernabeu. Le Real Madrid a beau réussir une saison étonnamment emballante jusqu’ici grâce à la Benjamin Buttonisation permanente de Kroos et Modric, on voit mal Don Florentino Perez laisser passer cette affaire croqiognolesque de double tirage au sort intégral sans s’indigner de la manière la plus théâtrale qui soit, jusqu’à faire passer Jacques Cardoze pour un acteur raté.
Notre pari ? Une invitation sur le plateau du Chiringuito, et le boss madrilène qui se détend tranquillement au fur et à mesure des échanges entre copains. Son « Ceferin, hijo de pu… » balancé sur un air d’ultra juste après avoir relancé la Superligue avec deux gros doigts d’honneur à l’antenne promet de rester dans les annales de la télévision.
Quel jour la signature du contrat pour Kylian ?
« Comme d’habitude, monsieur Mbappé ? » Au duty free de l’aéroport Adolfo Suárez Madrid-Barajas, on commence à connaître la petite routine de Kyky. C’est du moins la petite scène qu’on imagine en se marrant lorsque les Parisiens débarqueront pour ce 8e de finale. Kyky en habitué du coin, invité par Florentino à visiter la salle des trophées et à lui montrer l’ancienne maison de Ronaldo à la Finca, ce quartier privatisé ultra-sécurisé de la banlieue madrilène qui abrite les stars de l’équipe, où il pourra s’installer quand il aura signé.
Après une cour assidue ces dernières années, le président madrilène est plus proche que jamais de réussir le coup de la décennie. Mbappé est en fin de contrat en juin prochain, l’autoroute est dégagée. Peut-être même que d’ici à cette double confrontation, le Français aura déjà donné son accord. Sinon ça peut toujours se faire après le match dans le vestiaire parisien, devant Leonardo et Nasser. La poilade.
Sergio Ramos sera-t-il « en phase de réathlétisation » ?
La légende de retour chez lui. Sergio Ramos, le capitaine aux quatre Ligues des champions et 670 matchs avec le Real, rêvait sûrement de ce tirage au sort et de ses retrouvailles avec le public de Santiago Bernabeu. Enfin, s’il est en état de jouer au foot. Parce que mine de rien, le match aller n’est que dans deux mois. L’Espagnol et son genou en mousse n’ont disputé qu’un match cette saison, et vu le temps de récupération nécessaire après ce décrassage contre Saint-Etienne (il y a presque trois semaines), on se dit que c’est loin d’être gagné cette histoire.
Au pire, il saura exactement où se placer dans la tribune pour continuer à « observer ce qui ne va pas » dans l’attitude de ses coéquipiers. Une expérience inestimable pour débriefer l’élimination parisienne dans un « off » de qualité auprès de nos confrères bien informés quelques jours après le drame. Peut-être même qu’Amazon sera là pour filmer.
Ce serait pas le moment d’accélérer pour Zidane ?
La folle rumeur est partie de loin il y a quelques semaines, et les sources ont diversement confirmé l’existence de discussions prononcées entre la légende vivante tricolore et le PSG. Il paraît que Doha en rêve la nuit et que le double Z fait son difficile, alléché par l’idée de succéder à Deschamps et peut-être pas plus convaincu que cela que Paris est un club où les entraîneurs passent du bon temps. Bref, on n’en sait foutre rien, si ce n’est que c’est peut-être le moment de lâcher un bon gros tapis sur Zizou à 60 plaques la saison et se débarrasser d’un Pochettino qui serait ravi d’être mis dehors.
Le meilleur entraîneur de l’histoire du Real Madrid, trois ligues des champions et deux Liga au palmarès, sur le banc d’en face à Santiago Bernabeu, ça aurait de la gueule non ? Même si ça veut dire dégommer aussi en chemin Leonardo et son délicieux accent brésilien quand il vient nous expliquer que « Oui Kylian va prolonger au PSG, on avance bien ».
Messi il aime bien le coin, non ?
Messi dans son jardin au Bernabeu Il n’attend peut-être que ça. Voir un maillot blanc en face de lui, une couronne et un logo jaune et bleu sur le cœur pour lui redonner le goût du sang. Après des débuts plus que compliqués avec le PSG, Leo Messi va retrouver le club qu’il a aimé martyriser pendant de longues années : 26 buts et une dizaine de passes décisives en 41 affrontements. Les supporteurs Merengue voient encore dans leurs plus beaux cauchemars l’Argentin débouler sur le côté droit, dribbler Ramos et Pepe, soumettre Casillas à la pire des tortures, pour mettre par ici un doublé (2009 et 2011), par là un triplé (2014) et claquer la meilleure célébration jamais vue dans un clasico (2017) : maillot tendu du bout des bras, menton levé, supporters hébétés.
Pour rassurer les supporteurs du Real et inquiéter ceux du PSG, Messi n’a toujours pas mis de buts face aux Merengue depuis le départ de Cristiano Ronaldo en 2018. Et, aux dernières nouvelles, CR7 n’a toujours pas remis les pieds du côté de Valdebebas. Il sera à Madrid, pourtant, en février. Mais ça sera du côté du Wanda Metropolitano, pour détruire une nouvelle fois l’Atlético.