PSG-Bruges : Mais que serait Paris sans Kylian Mbappé ?
FOOTBALL•L'attaquant français a encore porté son équipe mardi soir, en inscrivant un doublé dans les dix premières minutes
Nicolas Camus
L'essentiel
- Le PSG a battu Bruges, mardi soir, pour son dernier match de poule de Ligue des champions.
- Auteur d'un doublé après seulement sept minutes de jeu, Kylian Mbappé a encore facilité la vie de son équipe.
- Le Français s'est montré indispensable pendant toute cette première phase, au sein d'un collectif qui peine à trouver ses marques.
Au Parc des Princes,
Kylian Mbappé n’avait pas le temps, mardi. Les gens n’étaient pas encore tous rentrés du boulot que le bip bip de Bondy avait déjà plié le match contre Bruges avec un doublé express. Un plat du pied sécurité plein de sang-froid en pleine surface dans une forêt de jambes pour commencer, puis une volée pas simple sur un ballon aérien venu de l’arrière pour le dessert. Et tant pis si c’était l’heure de l’apéro.
C’est bien simple, quand Kyky est en jambes comme ça, il ne peut rien arriver au PSG. « Il n’y avait pas d’enjeu mais la Ligue des champions, ça reste la Ligue des champions. On a pris ce match au sérieux, on voulait réchauffer un peu notre public et c’est ce qu’on a fait, apprécie l’attaquant. On a réalisé une performance complète. »
Pour le coup, c’est vrai qu’il a pu compter sur ses petits camarades pour s’amuser. Sa relation avec Lionel Messi et Angel Di Maria a été fluide comme jamais encore cette saison, les deux Argentins ne rechignant jamais à le servir – et réciproquement. Le tout avec une grande liberté de mouvement. Les Belges ne savaient plus où défendre, notamment pendant les 45 premières minutes, et Mbappé s’est régalé sur les un contre un. De quoi donner le sourire à Mauricio Pochettino en conférence de presse.
Décisif dans chacun des six matchs de poule
« Je suis très content, on a vu une relation naturelle entre eux. C’est ce qu’on cherche, avec cette liberté aussi, explique le coach argentin. Il y a automatismes qu’on travaille à l’entraînement, mais il faut un équilibre avec l’expression du talent. On donne des idées, un cadre, mais on ne veut pas priver les joueurs de talent de s’exprimer sur le terrain. »
Si l’ancien technicien de Tottenham a vu « un pas en avant » dans l’animation offensive, il le doit quand même surtout à son numéro 7, au départ de toutes les actions dangereuses jusqu’à sa sortie à cinq minutes de la fin, sous l’ovation du Parc. Comme depuis le début de la saison, en fait. Dans le marasme qui a (trop) souvent accompagné les sorties parisiennes, Mbappé a surnagé. Décisif dans chacun des six matchs de poule de Ligue des champions, il en est désormais à onze buts (dont 4 en C1) et douze passes décisives (4 également en C1) cette saison.
Le champion du monde a été la boussole parisienne dans un collectif qui cherche encore son identité. On se demande bien où en serait cette équipe à ce stade s’il était parti l’été dernier. Mieux vaut pour tout le monde ne pas connaître la réponse, et on ose à peine imaginer le vide qu’il laissera s’il décide de signer au Real Madrid dans quelques mois. Pour une fois, l’argent du Qatar sera bien impuissant. Car ce n’est pas le cyborg du Borussia Dortmund, ou un autre, qui pourra le remplacer comme ça.
Mbappé est indispensable dans le jeu parisien. Le premier but de Messi, mardi, c’est lui, après avoir déposé le pauvre Hendry sur l’aire d’autoroute le long de la ligne. Neymar va bientôt avoir 30 ans et on ne sait pas s’il pourra redevenir autre chose qu’un très brillant intermittent. Messi est un génie mais ne peut pas représenter l’avenir. Paris a besoin de la vitesse et de l’explosivité du Français, devenu au passage le plus jeune joueur de l’histoire de la C1 à atteindre la barre des 30 buts, mardi.
« « J’essaie d’aider l’équipe. Je sais que quand je suis dans de bonnes dispositions, ça va aider l’équipe. C’est pas mon objectif de montrer qui est le patron ou non, clame l’intéressé, interrogé sur son cas personnel. J’essaie d’aider mes coéquipiers, et comme ça je sais qu’ils vont me le rendre pour que je sois performant aussi. » »
Il n’est pas le patron, mais c’est tout de même lui qui a décidé de laisser le penalty à Messi en seconde période, alors qu’il était le tireur désigné. Mais Mbappé, capable de se montrer bougon quand une passe ne lui arrive pas, est du genre à voir plus loin que le bout de son nez. « On va avoir besoin de lui dans la saison, dit-il à propos du septuple Ballon d’or. Je suis sûr qu’il va nous aider quand les échéances importantes vont arriver. Le plus important est qu’il arrive en confiance pour ces matchs-là. Qu’il finisse avec deux buts, c’est bien pour lui bien sûr, mais aussi pour nous dans le futur. » Un futur qui s’écrit jusqu’au moins de juin, déjà. Et puis après on verra.