RUGBYRévolutionnaire… Changer d’équipe nationale va devenir plus facile

Rugby : Révolutionnaire… Changer d’équipe nationale va devenir plus facile

RUGBYLes nouvelles règles d’éligibilité adoptées ce mercredi par World Rugby devraient bénéficier aux nations moins riches, comme les îles du Pacifique
Nicolas Stival

N.S. avec AFP

Sélectionner un joueur prometteur pour le « bloquer », c’est bientôt fini. La fédération internationale (World Rugby) a approuvé mercredi un assouplissement des règles d’éligibilité pour les internationaux qui devrait profiter aux îles du Pacifique, régulièrement « pillées » par les grandes nations. Dès 2022, un international pourra ainsi « changer une seule fois de fédération, sous réserve de démontrer un lien étroit et crédible avec la nouvelle fédération par le biais du droit de naissance », a indiqué World Rugby dans un communiqué, après un vote de son conseil.

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Le joueur devra remplir plusieurs critères : ne pas avoir disputé de match international lors des trois dernières années précédant la demande, « être né dans le pays de la fédération dans laquelle il souhaite être transféré » ou « avoir un parent ou un grand-parent né dans ce pays ». Chaque demande sera soumise à l’approbation de la commission des règlements de World Rugby.

Déjà de rares exceptions

A l’heure actuelle, en fonction des règles de cet organe qui régit les lois du jeu, un joueur ne pouvait évoluer que pour une seule sélection dans sa carrière. Une exception était toutefois possible pour les équipes A dans le cadre de la participation à un évènement olympique. Le centre des All Blacks Malakai Fekitoa (24 sélections entre 2014 et 2017) s’était ainsi engouffré dans la brèche en participant à un tournoi de qualification olympique avec les Tonga, son pays de naissance, en juin à Monaco. Le deuxième ligne Paul Willemse représente quant à lui le XV de France, après avoir été international des moins de 20 ans avec l’Afrique du Sud.

Un tel changement de règle devrait profiter à plusieurs nations modestes sur l’échiquier du rugby mondial, qui pâtissent de l’exode de leurs meilleurs éléments. A commencer par les îles du Pacifique, régulièrement pillées par les grandes nations.

Une aubaine pour Fidjiens, Tongiens et Samoans

Selon Wayne Pivac, le sélectionneur néo-zélandais du pays de Galles, le système actuel est une « perte pour le jeu ». « Il y a des joueurs fantastiques des îles du Pacifique qui jouent pour d’autres nations. Leur permettre de revenir [jouer pour leur pays d’origine] après une période d’arrêt ne pourrait que renforcer les nations insulaires, renforcer le rugby mondial et l’intérêt des matchs de Coupe du monde », a-t-il indiqué. Des joueurs aussi avaient soutenu cette évolution, Ngani Laumape en tête. Le centre du Stade français (15 sélections avec les All Blacks entre 2017 et 2020) avait ainsi tweeté « ouvrez les règles d’éligibilité ».

Le trois-quarts de Bristol Charles Piutau (17 sélections avec la Nouvelle-Zélande entre 2013 et 2015) pourrait ainsi retrouver la sélection tongienne, avec laquelle il a évolué chez les moins de 20 ans. Le troisième ligne Nathan Hughes (22 sélections avec l’Angleterre entre 2016 et 2019) pourrait lui représenter les Fidji, où il est né.