FOOTBALLDécidément, le PSG se débrouille toujours pour se compliquer la vie

PSG-Nantes : Décidément, les Parisiens se débrouillent toujours pour se compliquer la vie

FOOTBALLAlors qu’ils auraient dû mener largement au score, les joueurs de Pochettino ont attendu d’être réduits à 10 pour faire la différence
Nicolas Camus

Nicolas Camus

L'essentiel

  • Le PSG a battu Nantes samedi soir au Parc des Princes.
  • Une victoire au scénario un peu dingue, puisque les Parisiens n’ont jamais su se mettre à l’abri malgré de nombreuses occasions en première période, et ont finalement fait la différence après l’expulsion de Navas et l’égalisation nantaise.
  • Ce n’est pas la première fois cette saison que Paris se fait peur.

Au Parc des Princes,

Difficile de faire plus paradoxal que ce succès du PSG. Face à Nantes, samedi, les Parisiens auraient dû mener 4-0 à la pause, se sont fait rejoindre alors qu’ils venaient d’être réduits à dix et c’est au moment où on se demandait s’ils n’allaient pas finir par perdre ce match qu’ils ont enfin trouvé comment battre Alban Lafont. En fait, il suffisait de laisser faire les partenaires du gardien nantais, absolument magistral tout le match mais qui a fini par encaisser un improbable lob contre son camp de Dennis Appiah sur une action anodine à la 81e minute.

C’était quoi cette sortie Keylor ?

Chanceux, les joueurs de Mauricio Pochettino l’avaient déjà été en tout début de match, quand Kylian Mbappé a dévié une frappe de Leandro Paredes dans le but sans même le faire exprès. Débarrassés dès la 2e minute du poids de l’ouverture du score, ce qui est toujours une bonne chose dans ce genre de match, et portés par une tribune Auteuil en fusion pour célébrer ses 30 ans, ils ont ensuite déroulé, grâce notamment à un Neymar très en jambes. Mais c’était sans compter sur Lafont, donc, vainqueur de quatre duels face à Mbappé, Neymar et Messi (deux fois) rien qu’en première période.

Si l’Argentin n’a pas grand-chose à se reprocher sur ses occasions, ses deux coéquipiers auraient sans doute pu mieux faire que des frappes au centre à mi-hauteur alors qu’ils avaient le but ouvert. C’est là le reproche que l’on peut faire aux Parisiens. Ils auraient dû plier ce match bien avant que Keylor Navas ne grille un fusible en sortant genou en avant sur Ludovic Blas hors de sa surface – alors que Thilo Kehrer était encore au contact – et ne laisse son équipe en infériorité numérique. Et ce n’est pas la première fois que Paris se fait peur inutilement cette saison.

Caractère et sentiment d’inabouti

« Un match, ça ne va pas toujours dans notre sens, on doit s’adapter, et pour l’instant cette saison on s’adapte très bien à toutes les situations », estime le défenseur allemand. Certes, on peut le voir comme ça. Mais on peut aussi se dire qu’on n’a pas vu une victoire maîtrisée depuis celle face à Montpellier en septembre (2-0), et que cela fait un peu trop quand on dispose de cet effectif. A Bordeaux avant la trêve, les Girondins, plutôt du genre inoffensifs cette saison, étaient revenus de 3-0 à 3-2 dans le dernier quart d’heure. En octobre, il avait fallu attendre les dernières minutes pour battre Lille et Angers au Parc après avoir concédé le premier but.

« On sait qu’il y a encore des choses à améliorer, concède Kehrer. Si on avait été plus efficaces, on se serait facilité la tâche. Mais on a montré qu’on savait faire face et rester ensemble. » Cette volonté de ne rien lâcher est également la grande satisfaction de Pochettino.

« « C’est une bonne victoire pour nous, assure le coach parisien. On aurait dû marquer plus de buts en première période. Mais un tel match est toujours ouvert, des choses peuvent se passer et cette fois-ci il y a eu ce carton rouge de Keylor. Encore une fois, l’équipe a montré son caractère. » »

Il y a de bonnes choses à sortir de cette rencontre, notamment du côté des trois flèches de devant. On y reviendra dans un autre papier. Mais alors que se profile un déplacement à Manchester City crucial pour la première place du groupe en Ligue des champions, mercredi, il se dégage toujours de ce PSG un sentiment d’inabouti.

Pochettino a souvent été contraint de bricoler, entre les blessures et la répétition des matchs. Les retours de Verratti, Neymar, Messi et Paredes sont à ce titre une bonne nouvelle, alors que Ramos n’a jamais été aussi près d’intégrer le groupe. Di Maria et Marquinhos ont de leur côté pu souffler un peu samedi. Après trois mois et demi de compétition, c’est vraiment le moment pour le PSG de passer à la vitesse supérieure.