Basket : Racisme et sexisme… La NBA ouvre une enquête contre le propriétaire des Phoenix Suns
SCANDALE•Une enquête d’ESPN est à l’origine des révélations mettant en cause Robert Sarver, le patron de la franchise20 Minutes avec AFP
La NBA a réagi peu après la parution de l’enquête d’ESPN sur le sujet, jeudi. L’instance qui gère le championnat de basket professionnel nord-américain a annoncé l’ouverture d’une enquête sur des allégations de racisme, sexisme et misogynie visant Robert Sarver, propriétaire des Phoenix Suns. Sarver est également pointé pour avoir créé un environnement de travail toxique. Autant d’accusations que l’intéressé nie en bloc.
« Les allégations contenues dans l’article d’ESPN sont extrêmement graves, et nous avons demandé au cabinet d’avocats Wachtell Lipton de lancer une enquête approfondie, a indiqué la NBA. Une fois l’enquête terminée, ses conclusions permettront à la Ligue de mener d’éventuelles actions. »
Il y a trois semaines, Sarver avait réagi avant l’heure, en fustigeant « des mensonges, des insinuations et un faux récit ». Dans cette enquête, qui remonte à l’arrivée du dirigeant à la tête de la franchise en 2004, les allégations sont nombreuses et ont été formulées par plus de 70 employés anciens et actuels des Suns, la très grande majorité sous couvert d’anonymat.
Un ancien entraîneur accuse
Earl Watson, qui fut l’entraîneur de l’équipe entre 2015 et 2017, licencié au tout début de sa troisième saison, est un des rares à ouvertement dénoncer le comportement de Sarver, affirmant que ce dernier a utilisé le mot à caractère raciste « nigger » (équivalent de « négro » en Français), un soir de 2016 après un match et qu’il l’a plusieurs fois enjoint à « ne pas dire ça ».
Le langage raciste présumé de Sarver à d’autres reprises est dénoncé de nombreuses fois dans l’article. Des comportements misogynes aussi. Il aurait ainsi fait circuler une photo de sa femme en bikini aux employés du club et aurait plusieurs fois parlé lors de réunions de leur intimité sexuelle.
Une « fausse enquête » pour Sarver
« Le niveau de misogynie et de racisme dépasse les bornes », a confié à ESPN un des actuels copropriétaires des Suns.
Le directeur général des Suns, James Jones, et le président Jason Rowley, ont eux défendu leur propriétaire, déclarant que l’histoire était « totalement scandaleuse et fausse » et que Sarver « n’est ni raciste ni sexiste ».
Sarver a réitéré jeudi « être choqué par la fausse enquête » d’ESPN. « Le mot "nigger" n’a jamais fait partie de mon vocabulaire. Je n’utilise pas ce mot. Il est odieux, laid, dénigrant et contraire à tout ce en quoi je crois. La façon dont je mène ma vie personnelle et professionnelle le montre clairement. »