FOOTBALLUn coach en management a aidé Daniel Leclercq lors du titre de Lens en 98

RC Lens : Un coach en management raconte comment il a aidé Daniel Leclercq lors du titre de 98

FOOTBALLStéphane Bigeard a écrit un livre sur sa relation avec le « Druide » lors de la saison la plus mythique de l’histoire du club
François Launay

François Launay

L'essentiel

  • Dans son roman « De l’ombre à la lumière du Nord », Stéphane Bigeard raconte comment il a conseillé Daniel Leclercq lors de la saison du titre de Lens en 1998.
  • Sans que personne ne le sache, le consultant en management a soufflé à l’oreille de l’emblématique « Druide ».
  • Si les noms ne sont pas les mêmes que dans la réalité, l’histoire du roman est vraie à « 80 % » selon l’auteur.

Pour tous les supporteurs du RC Lens, la saison 97-98 reste la plus mythique de l’histoire, avec à la clé le premier titre de champion de France du club. Vingt-trois ans après, on pensait que tout avait été écrit sur le sujet, mais le livre De l’ombre à la lumière du Nord*, écrit par Stéphane Bigeard, vient nous prouver le contraire. Consultant en communication et management dans le monde du sport de l’entreprise depuis trente ans, ce Nordiste a vécu de l’intérieur le sacre des Sang et Or comme conseiller spécial de Daniel Leclercq et Gervais Martel.

Sauf que personne, ou presque, ne le savait. Car à l’époque, les coachs en management et communication étaient regardés d’un drôle d’œil, et souvent comparés à des gourous. « Faire ça à l’époque, c’était très osé. Clairement, ça ne se faisait pas et il ne fallait pas en parler. Au club, seuls Daniel et Gervais savaient ce que je faisais. Pour les autres, j’étais présenté comme le pote au chômage de Daniel Leclercq », se marre avec du recul Stéphane Bigeard.

« Il y a eu une alchimie entre nous »

C’est sur une idée de Gervais Martel, désireux de voir son club franchir un cap et enfin décrocher un trophée, que Stéphane Bigeard, 35 ans à l’époque, vient apporter son aide au président et au coach lensois. Coup de bol, le courant passe immédiatement entre lui et le « Druide », pourtant difficile à dérider. « J’étais le seul à croire à son rêve d’être champion de France dès sa première saison d’entraîneur. Il y a donc eu une alchimie entre nous. Mais il fallait juste que ça reste secret », raconte le consultant.

Présent à chaque entraînement, Stéphane Bigeard observe tout et en discute dans la foulée avec Leclercq sans qu’aucun joueur ne soit au courant. « Daniel était d’une exigence débordante, ce qui est indispensable au haut niveau. Par contre, il mettait son exigence sur les manques des joueurs, mais ça ne marchait pas. Si tu veux que ça marche, il faut insister sur les forces des joueurs. C’était compliqué pour lui car il s’autoflagellait souvent et avait du mal à mettre ça en place. Mais il y est arrivé. »

Le roman raconte l'histoire du titre de 1998
Le roman raconte l'histoire du titre de 1998 - F.Launay/20 Minutes

La mort du « Druide » a poussé l’auteur à écrire le livre

La vie n’a cependant pas été un long fleuve tranquille entre les deux hommes. Viré en novembre puis réintégré dix jours plus tard, Bigeard a réussi à convaincre Leclercq de sa méthode, avec l’apothéose du titre en guise de splendide bouquet final.

Pour dévoiler cette histoire secrète, Bigeard a attendu le feu vert de Daniel Leclercq qu’il a finalement obtenu en juin 2019, cinq mois avant la mort brutale du « Druide », véritable électrochoc. Ecrit pendant le confinement, l’ouvrage se veut un roman. C’est-à-dire que vous ne retrouverez pas les noms exacts des joueurs et des lieux.

Tony Vairelles est devenu Tiago Vausselle

Par exemple, Gervais Martel est renommé Geoffray Martins, Daniel Leclercq s’appelle Denis Lenek et Tony Vairelles est rebaptisé Tiago Vausselle. Le RC Lens devient les Corons de Laurette et le stade Bollaert est rebaptisé stade Guy Leriche, en hommage à un ancien salarié du club décédé subitement. Des choix déroutants, mais parfaitement assumés par l’auteur.

« J’avais commencé à écrire le livre avec les vrais noms. Et puis très vite, j’ai vu que je ne racontais pas exactement la réalité dans certaines scènes. Il y avait aussi une question de droit d’image par rapport aux noms du club, du stade. Je me suis renseigné juridiquement et on m’a dit que je pouvais être un peu limité par rapport à ça, surtout dans un roman. Mais en gros, il y a 80 % des choses qui sont vraies et 20 % de fiction », assure Stéphane Bigeard, auteur d’un livre qui se dévore, même si on connaît la (belle) fin de l’histoire depuis 23 ans.

* De L’ombre à la lumière du Nord. Edition Jets d’Encre. 25,90 €