France - Espagne : Alors, on est heureux de l'avoir gagnée, cette Ligue des Nations?
FOOTBALL•N'en déplaise aux haters, la France a ajouté une ligne à son palmarèsWilliam Pereira
De notre envoyé spécial à Milan,
L’idée dévelopée par un confrère assis à notre droite peu de temps après le dernier coup de sifflet de la finale remportée par la France contre l'Espagne fait sens. L’importance d’un succès serait proportionnelle à la déception du camp vaincu. Une logique un peu sadique en soi, mais pas si fausse selon laquelle la Ligue des Nations serait une coupe en bois vu qu’aucun joueur de la Roja ne s'est étendu de son long sur la pelouse de San Siro pour pleurer toutes larmes de son corps.
Autre signe d’indifférence, très peu pour ne pas dire aucune question des journalistes sur le titre remporté et donc quasi aucune allusion de Didier Deschamps au nouveau trophée des Bleus, « pas le plus important même si c’était important pour nous de gagner la Ligue des Nations ». Un peu contradictoire, tout ça. Paul Pogba a quand même l’air de s’être bien amusé à poser avec le trophée et ses coéquipiers. « Quand on va gagner un trophée, c’est toujours bon, a-t-il déclaré sur M6. On n’est jamais rassasié et on a joué une demi-finale contre une grosse équipe de Belgique et une finale contre une équipe d’Espagne avec des joueurs de qualité. »
Une nouvelle dynamique
Du côté des supporters, on a un peu chanté, chambré et célébré d’abord en tribunes puis, une fois les joueurs retournés au vestiaire, à l’extérieur du magnifique San Siro. Un vacarme respectable était audible jusqu’à la tribune presse pendant une dizaine de minutes, une petite distraction sur le long chemin de l’attente de Didier Deschamps, qui s’est fait désirer avant de se présenter dans l’auditorium. Sur le chemin du retour, quelques klaxons et drapeaux français. Ambiance coupe de France, tout au plus.
Pour quitter l’Italie sur une note positive, on se souviendra, quand Lloris soulèvera sa deuxième Coupe du monde dans un an, que cette victoire en Ligue des nations aura permis aux Bleus de sortir de leur dynamique de leur Euro raté et de lancer définitivement le trio Benzema-Mbappé-Griezmann sur l’autoroute des victoires. De celles qui comptent.