CORONAVIRUSUn arbitre agressé parce qu’il réclamait la présentation du pass sanitaire

Hérault : Un arbitre de football agressé parce qu’il réclamait la présentation du pass sanitaire

CORONAVIRUSDepuis le 1er octobre, le pass sanitaire est obligatoire pour tous les licenciés âgés d’au moins douze ans
Jérôme Diesnis

Jérôme Diesnis

L'essentiel

  • L’arbitre officiait sur un match de U19 départemental. Alors qu’il venait d’annuler une rencontre, en l’absence de présentation de pass sanitaire dans les rangs de Marseillan, il a été roué de coups par l’un des joueurs au moment de rejoindre son véhicule.
  • Selon une directive du ministère de la Jeunesse et des sports, le pass sanitaire est obligatoire pour les mineurs à partir de 12 ans depuis le 1er octobre.
  • Le nombre d’arbitres, comme de licenciés est en chute libre depuis la pandémie du Covid-19, constate le président du district de football de l’Hérault, David Blattes.

Un arbitre de football du district de l'Hérault a été violemment agressé le week-end dernier. Les faits se sont déroulés lors d’une rencontre comptant pour le championnat de France U19 entre Marseillan et La Peyrade. Alors qu’il vérifiait les pass sanitaires des acteurs du match, plusieurs joueurs de Marseillan n’en disposaient pas. Il a alors, comme l’y oblige le règlement, décidé de ne pas faire jouer cette rencontre.

La décision n’a pas été du goût de l’un des joueurs, âgé de 17 ans, qui l’a roué de coups alors qu’il se rendait à son véhicule. Agé de 35 ans, l’arbitre a dû être transporté aux urgences et s’est vu prescrire quatre jours d’ITT minimum. « L’Unaf Occitanie et l’ensemble des sections départementales condamnent fermement cet acte de violence et rappellent que l’arbitre de football est chargé d’une mission de service public en vertu de la loi Lamour du 23 octobre 2006 », évoque l’Union nationale des arbitres de France dans un communiqué. S’en prendre à une arbitre est une circonstance aggravante devant le tribunal correctionnel.

L’agresseur risque la prison et une suspension pour plusieurs années

Alors que la pratique du sport était autorisée sans pass sanitaire pour les sportifs mineurs jusqu’au 30 septembre, une circulaire du ministre des sports en a modifié l’accès. Il est désormais obligatoire pour tous les acteurs de plus de douze ans dans la pratique du sport. « A ma connaissance, c’est la première fois que l’application de ces mesures est source d’un tel déchaînement de violence », explique David Blattes, le président du district de l’Hérault qui s’est porté partie civile afin de soutenir l’arbitre.

« Il est scandaleux de s’en prendre à un arbitre et nous sommes complètement à ses côtés, reprend David Blattes. Chaque week-end, je me rends sur les terrains pour assister aux rencontres, des plus petits le samedi matin, aux adultes le dimanche après-midi. Le pass sanitaire est entré dans les mœurs. Je ne la minimise pas et l’auteur de cette agression s’expose à une sanction disciplinaire et pénale, mais ce type de comportement est extrêmement rare. » L’auteur des faits risque plusieurs années de suspension mais également une peine de prison et une forte amende. Son club risque également d’être sanctionné.

La chute du nombre d’arbitres et de licenciés depuis la crise sanitaire

« Globalement, il y a moins d’affaires de violences graves sur les arbitres ces dernières saisons, même si chacune d’entre elles est une de trop, reprend le président du district de l’Hérault. En revanche, les intimidations verbales, comportementales, sont encore trop importantes, de la part des joueurs et de l’environnement. » Les clubs ont obligation de disposer d’un nombre d’arbitres suffisants selon le nombre d’équipes engagées dans les différents championnats. Avec, à la clé, des sanctions allant jusqu’à l’interdiction de monter en division supérieure pour ceux qui sont en infraction de longue date.

« Nous avons perdu un tiers de nos arbitres par rapport à la saison dernière, c’est énorme et ça correspond à la baisse de nos licenciés depuis la crise du Covid-19. Beaucoup de gens, échaudés par la saison passée où ils ont repris une licence pour ne finalement pouvoir jouer que quelques matchs, ont décidé de ne pas repartir », constate avec amertume le dirigeant.