CYCLISMEAgitateurs mais pas vainqueurs… Le drôle de Tour des Français

Tour de France 2021: Agitateurs mais (presque) jamais vainqueurs… Le drôle de Tour des Français

CYCLISMEDepuis la victoire initiale de Julian Alaphilippe, les Français courent après la réussite. Ce dimanche encore en Andorre, ils ont joué placés, sans gagner
Nicolas Stival

Nicolas Stival

L'essentiel

  • Dans un Tour de France écrasé par Tadej Pogacar, les Français animent la course, mais ne concluent pas, comme ce dimanche entre Céret et Andorre-la-Vieille.
  • Le succès de Julian Alaphilippe dès la première étape n’a pas fait de petits et Guillaume Martin a comme prévu dégringolé au général.

De notre envoyé spécial à Andorre-la-Vieille,

Ce Tour de France 2021 avait commencé comme un feu d’artifice du 14-juillet en avance, avec une victoire d'entrée pour Julian Alaphilippe à Landerneau. 14 journées ont suivi, et le succès du champion du monde n’a pas fait de petits. En ce dimanche torride entre Céret et Andorre-la-Vieille, les Français se sont encore mis en évidence au cours de l’étape présentée comme la plus rude des Pyrénées, avec au menu le col de Puymorens, le Port d’Envalira, point culminant de l’édition du haut de ses 2.408 m, et le tout nouveau mais vicieux col de Beixalis.

Pourtant, le mieux classé, David Gaudu, doit se contenter d’une sympathique mais anonyme 7e place au final, à 1’15 du vainqueur Sepp Kuss. « J’étais très content d’être dans l’échappée, apprécie de son côté l’inattendu Franck Bonnamour, 9e dans la principauté. Devant, c’est le top mondial. Je n’y suis pas encore. Un jour, j’espère… »

Animer sans gagner, cela semble le destin des Bleus dans ce Tour. « Cela tenait à cœur d’Aurélien [Paret-Peintre] d’être devant, relève Benoît Cosnefroy, son leader chez AG2R-Citroën. Il est bien placé à l’arrivée (10e) et fait une remontée au général (de la 13e à la 12e place). »

Martin, comme prévu

Comme il le redoutait lui-même, Guillaume Martin a quant à lui dégringolé de son piédestal. Dauphin de l’intouchable Pogacar le matin à Céret, le leader de Cofidis se retrouvé 9e, à 5’30’’ du podium, quelques heures plus tard la capitale andorrane. « J’ai fini à la rupture dans le Port d’Envalira et je n’étais plus assez lucide pour la descente, du coup je me fais lâcher dans les premiers lacets, constate-t-il. Quand on a tout donné, on ne peut pas être déçu. » Mais encore ? « Je ne m’attendais pas à gagner le Tour. Je suis à mon niveau tout simplement. »

Guillaume Martin fait le plein chez les journalistes à l'arrivée à Andorre-la-Vieille, ce dimanche.
Guillaume Martin fait le plein chez les journalistes à l'arrivée à Andorre-la-Vieille, ce dimanche. - Nicolas Stival / 20 Minutes

Les mots sont prononcés entre deux gorgées d’une boisson énergétique, à une centaine de mètres d’une ligne d’arrivée où les supporters colombiens, en nombre, auraient tant aimé voir triompher Nairo Quintana, l’idole de leur peuple. La lassitude est lisible chez le Normand. Comme sur les traits et dans les mots de Julian Alaphilippe, 12e ce dimanche, qui devrait selon toute vraisemblance snober le concert des Gipsy Kings programmé dans la soirée.

Des absences et des limites

« J’étais fatigué, reconnaît le plus Andorran des Berrichons, installé dans la principauté depuis 2018. J’étais content de passer chaque difficulté, je pensais à Beixalis. Mais, quand Kuss a attaqué, ça s’est fait à la jambe. Il n’y a pas eu photo ! » Malgré tous leurs efforts, les Français, également largués dans la course aux maillots distinctifs, n’ont pas réussi à raviver la petite flamme patriote qui sommeille en chaque suiveur hexagonal.

Thibaut Pinot et Romain Bardet ne sont pas là pour alimenter la grande illusion d’une première victoire au général depuis 1985. Nans Peters, vainqueur l’an dernier à Loudenvielle, a bâché prématurément, comme le sprinteur Arnaud Démare, imité ce dimanche par un Nacer Bouhanni pas remis de sa chute vendredi entre Nîmes et Carcassonne. Animateur du Tour 2017, Warren Barguil, lui aussi diminué, avait renoncé à prendre le départ à Céret.

Après la très désirée journée de repos ce lundi, il restera six dates pour ne pas voir le compteur français bloqué à une victoire, comme en 2011, 2013 et 2016. Et encore a-t-on la bonté de compter là-dedans le contre-la-montre de samedi en Gironde et les étapes pour sprinteurs de vendredi à Libourne et de dimanche sur les Champs-Elysées, qui ne reviendront pas à un p'tit gars de chez nous.

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« Le parcours de jeudi [Pau – Luz-Ardiden], je le connais très, très bien, assène le Bigourdan Bruno Armirail. J’espère qu’on pourra faire quelque chose. L’arrivée au sommet, ça peut convenir à David [Gaudu]. » Seulement, les Mousquetaires de Groupama-FDJ ne sont plus que quatre, dont trois (Armirail, Gaudu et Madouas) ont animé l’étape andorrane de ce lundi, avant de rendre les armes. Courageux mais limités. Un beau raccourci du comportement des coureurs français sur ce Tour.