RUGBY FEMININMais pourquoi les Françaises galèrent-elles autant face aux Anglaises ?

Tournoi des VI Nations : Mais pourquoi les Françaises galèrent-elles autant face aux Anglaises ?

RUGBY FEMININLa finale du Tournoi des VI Nations oppose samedi l’Angleterre à la France. Avec un large avantage au XV de la Rose
Nicolas Stival

Nicolas Stival

L'essentiel

  • L'épilogue du Tournoi des VI Nations féminin 2021, décalé au printemps et remanié pour cause de Covid, a lieu ce samedi à Londres.
  • Mieux structurées, les Anglaises, n°1 au classement mondial, partent largement favorites de ce crunch.
  • Elles restent sur sept succès d'affilée face au XV de France.

En ces temps de Covid-19, le Tournoi des VI Nations féminin a beau être décalé, sa formule modifiée, le constat ne change pas : l’Angleterre et la France écrasent les autres équipes. Après s’être baladées dans leur poule respective, en marquant plus de 50 points à chaque match, les deux formations se retrouvent en finale, ce samedi (15 h) au Stoop de Londres, devant les caméras de France 2.

« Aujourd’hui, les Anglaises, c’est ce qui se fait de mieux au monde, assure Samuel Cherouk. Pour les battre, il faut se rapprocher de leurs structures. » L’entraîneur des Bleues ne flatte pas (seulement) les filles de la Rose pour ôter la pression à ses joueuses. Le constat est implacable : les coéquipières de la centre Emily Scarratt, capitaine aux 94 caps, ont gagné les sept derniers « crunchs », dont les deux test-matchs de novembre dernier, à Grenoble (10-33) puis à Twickenham sur une pénalité à la dernière minute (25-23).

L'Angleterre reste sur deux Grands Chelems

Equipées d’un pack redoutable, notamment sur ballon porté, les Anglaises pointent en tête du classement planétaire, juste devant les Néo-Zélandaises qui les avaient dominées en finale de la Coupe du monde 2017 (les Françaises sont quatrièmes). Et elles restent sur deux Grands Chelems dans le Tournoi.

Sous statut professionnel, les joueuses entraînées par Simon Middleton bénéficient de conditions presque idéales, rappelées par Samuel Cherouk. « Elles sont convoquées le lundi matin et repartent le mercredi soir. En passant trois jours ensemble par semaine, 45 semaines par an, c’est plus simple. Leurs clubs sont aussi concentrés autour de Londres, ce qui pose moins de difficultés pour se rassembler. »

Les Bleues, dispersées à Montpellier, Toulouse, Blagnac, Bayonne ou Rennes, ne vivent pas vraiment à côté de Marcoussis. Et l’Elite 1 reste une compétition très perfectible, pour manier la litote. « Resserrer le championnat permettrait peut-être de " matcher " au niveau international contre les grosses écuries que sont la Nouvelle-Zélande et l’Angleterre, glisse la talonneuse Agathe Sochat. La FFR travaille dessus. »

Un championnat de France à revoir

La formule de cette saison, avec quatre poules de quatre équipes, suivies de play-off et de play-down puis de phases finales, a été gelée pendant près de trois mois par le Covid, avant de reprendre, fin janvier. Elle débouche sur des scores souvent larges, avec des balades fréquentes pour le Montpellier de Sochat (triple tenant du titre), le Stade Toulousain, Blagnac ou les Auvergnates de Romagnat.

A l’inverse, « le championnat d’Angleterre ne bouge pas depuis des années, et les matchs y sont très engagés », observe Samuel Cherouk. Depuis 2017, l’Allianz Premier 15s réunit dix équipes professionnelles, alors que les Françaises sont semi-pro ou amateures. L’Elite 1 sera resserrée la saison prochaine, avec un passage de 16 à 12 équipes. Pas sûr que cela suffise à taper les Anglaises de sitôt.