Les organisateurs au Pays basque de l’Euro de football​ sont furieux. Il n’y aura pas de matchs de la compétition au stade San Mamés à Bilbao, ont-ils annoncé mercredi après avoir reçu un courrier de l’UEFA actant le retrait de leur ville. Problème : cette décision a été prise, selon eux, de façon « unilatérale ».

Bilbao était l’une des 12 villes-hôtes sélectionnées par l’UEFA pour accueillir des matchs de l’Euro-2020 – reprogrammé du 11 juin au 11 juillet 2021 en raison du coronavirus, mais les conditions sanitaires trop strictes imposées par la ville pour garantir la présence du public ont fait reculer l'UEFA. Dans un long et virulent communiqué, les organisateurs basques ont montré leur mécontentement de se voir retirer les quatre matchs prévus : trois de la phase de groupe de l’Espagne et un 8e de finale.

« Nous n’acceptons ni n’accepterons les menaces »

« Nous n’allons pas permettre que soient mises en doute la longue et riche expérience et capacité des autorités basques pour la gestion et l’organisation d’événements d’ampleur internationale. Nous n’allons pas permettre que subsistent des doutes sur les critères qui ont été décidés dans ce projet », ont prévenu les organisateurs, arguant qu’ils ont agi « avec sérieux et responsabilité » face à la pandémie. « Bilbao ne sera pas ville-hôte de l’Euro-2020 mais que cela soit bien clair : nous n’acceptons ni n’accepterons les menaces, griefs, dénigrements, et encore moins le fait de se libérer de toutes les normes qui régissent, en cette période, les mesures pour assurer la santé de nos concitoyens », ont appuyé les organisateurs.

Le 7 avril, ils avaient affirmé à l’UEFA qu’ils pourraient accueillir jusqu’à 13.000 spectateurs, soit 25 % de la capacité d’accueil totale du stade, comme exigé par l’UEFA… si les conditions sanitaires sont réunies. Mais, « l’obligation de faire vacciner 60 % de la population au Pays basque et dans le reste de l’Espagne avant le 14 juin, pas plus de 2 % des lits occupés par le Covid-19 [en soins intensifs] sont des objectifs impossibles à atteindre et conduiront, par conséquent, à l’absence de public », avait immédiatement réagi la fédération espagnole (RFEF).

Action en justice

Mercredi soir, les membres de la candidature de Bilbao ont également demandé à l’UEFA de leur transmettre « par écrit quels sont les points du contrat que nous n’avons pas respecté », ainsi que « le point du contrat qui mentionne la possibilité de changer de ville-hôte sans consulter, communiquer, ni travailler avec cette ville-hôte ». La ville de Bilbao, le gouvernement régional basque et les autres autorités locales membre du groupe des organisateurs ont également commencé les démarches juridiques pour demander le remboursement des frais engagés, 1,2 million d’euros selon eux.

Désormais Luis Rubiales, président de la RFEF, tente de garder en Espagne les matchs retirés à Bilbao. Il entend ainsi les rapatrier au Stade Olympique de Séville. L’alternative évoquée dans la presse spécialisée et de disputer ces matchs à Londres.