Bayern Munich – PSG : « Contre Barcelone, ils ont eu du mal »… Paris est loin d’être qualifié, préviennent les Bavarois
FOOTBALL•Le Paris Saint-Germain a déjoué les pronostics en s’imposant à Munich (2-3), mais le Bayern a réalisé une démonstration de force dans le jeuWilliam Pereira
Après le succès parisien à Munich, on a vu sortir deux types de stats. Celles qui font du bien à l’ego, exemple, « le PSG est la première équipe à battre le Bayern de Flick en Ligue des champions » ou « Paris fait tomber les Bavarois pour la première fois en C1 depuis deux ans ». Et puis il y a aussi les stats à la con, celles qui vous font croire que vous êtes déjà qualifiés, exemple, « 100 % des équipes qui ont gagné 3-2 à l’extérieur en quarts de finale de la Ligue des champions sont passées au match retour. » Notez ici la cocasserie. Il faut être fou pour sortir ce genre de chiffres en parlant d’un club capable quatre ans plus tôt de faire mentir une stat encore plus implacable.
D’autant plus que ce n’est pas comme si le Paris Saint-Germain avait dominé son sujet pendant 90 minutes. C’est même tout l’inverse. Les -5 degrés ressentis dans l’Allianz Arena montaient à 200°C en chaleur tournante dès que les hommes en rouge s’approchaient de la surface de Keylor Navas. 32 tirs, 12 cadrés, 64 % de possession, et cette angoissante impression que le ciel peut vous tomber dessus n’importe quand. Des séquences de cinq, dix minutes, où l’adversaire est pris au piège sans autre solution que de renvoyer le ballon au loin en priant pour qu’il ne revienne pas trop vite. Mais il finit toujours par revenir trop vite.
Le seum de Pavard, la fatigue de Draxler
C’est donc ça, le Bayern Munich. Une ambition offensive sans limites uniquement assouvie par la victoire. Forcément, la défaite passe mal. « On est frustrés, on méritait de gagner ce match, pestait Benjamin Pavard mercredi soir. On a eu la possession, on a plus tiré au but, mais il nous a manqué l’efficacité. »
« Si on gagne 5-3 ou 6-3, ce n’est plus la même histoire, lâchait dans le même registre Thomas Muller à Sky Sports Italia. Et maintenant, il va nous falloir courir derrière ce retard, c’est clair. Nous n’avons pas concédé beaucoup d’occasions, je crois que Manu [Neuer] n’a eu qu’un ou deux arrêts à faire. Mais si nous avions eu cet instinct de tueur, on aurait vu un autre match. »
Paris sait à quoi s’en tenir. « On a souffert, confirmait Julian Draxler au micro de RMC Sport après la rencontre. Tout le monde a couru. On a vu la qualité du Bayern. On sait que c’était que le premier match, on va continuer à travailler. »
Le Bayern ne changera pas de mentalité
oilà un point sur lequel tout le monde est d’accord, à Paris comme à Munich. La partie ne fait que commencer, ou du moins elle n’est pas terminée. « Il nous reste un gros match dans une semaine. On va là-bas pour se qualifier », se chauffe déjà Pavard. Côté parisien on est bien conscient qu’il faudra se montrer autrement plus solide derrière pour ne pas s’exposer à un potentiel renversement. Car pour peu que Navas perde son mojo, tout risque de foutre le camp. Colin Dagba résume : « il faut faire aussi le taf pour qu’il ait moins de ballons à arrêter. Il va falloir rester concentrés, faire beaucoup de courses, c’est le collectif qui paiera au match retour. »
Les nerfs auront aussi leur rôle à jouer. Car si le PSG s’est rassuré quant à sa capacité à tenir une avance confortable face au Barça, ses carences dans la gestion d’un résultat obtenu à l’aller demeurent visibles et alimentent l’espoir d’un retournement de situation. Pavard : « on a vu lors du match retour contre Barcelone qu’ils avaient eu du mal. Mais ils s’étaient qualifiés. » Obstination bavaroise n’est cependant pas certitude, comme l’explique Hansi Flick à l’heure d’évoquer les chances de qualification de son équipe au match retour. C’est toujours difficile à dire. « On va tout donner. Nous savons que Paris est une équipe très forte mais on peut leur faire mal aussi. […] J’ai dit à l’équipe qu’il y a encore un match à jouer et on va tout donner pour retourner ce résultat en notre faveur. Cela ne change pas notre mentalité. »