L'épouvantail Serena
TENNIS•La numéro 1 mondiale est en train d'asseoir sa domination psychologique sur ses adversaires...M. Go.
Alors que le tennis féminin s’est cherché une patronne tout au long de l’année 2008, 2009 débute sous les coups de butoir de la frangine Williams. Jeudi, Serena est venue au pas de charge raconter sa promenade de santé en 8es de finale du tournoi de Coubertin face à la qualifiée Karolina Sprem (6-1, 6-2). «Je vais de mieux en mieux, je reste concentrée. Y a-t-il d’autres questions?» Miss Williams, malade il y a quelques jours et qui a repris l’entraînement seulement mardi, pète visiblement la forme. Et ses adversaires le savent.
Finies les dominations jamais assumées des anciennes numéros 1 mondiales, Ana Ivanovic et Jelena Jankovic, un Majeur à elles deux. Serena, parfois la tête ailleurs ces dernières années, a de nouveau le moral d’une tueuse. Le même qui lui avait permis de remporter les quatre Majeurs à la suite et de rester 57 semaines numéro 1 mondiale en 2002-2003. En remportant les deux derniers tournois du Grand Chelem (US Open et Australie), l’Américaine a marqué les esprits et pris un ascendant psychologique incroyable. Une donnée si importante au tennis... «Elle n’est pas numéro 1 par hasard. C’est l’une des seules que j’ai regardées jouer cette semaine. Elle est vraiment très forte», témoigne Alizé Cornet. «J’ai toujours pensé que c’était elle la meilleure du circuit. Même quand d’autres sont devenues numéro 1 mondiale», témoigne Tatiana Golovin de passage à Paris et toujours éloignée des cours à cause de problèmes récurrents de dos.
Quand les victimes deviennent consentantes...
Prochaine victime probable sur le chemin de Williams, la Française Emilie Loit, qui était passée à trois points de l’exploit face à l’Américaine en 2003 au premier tour de l’Open d’Australie. «Je me souviens très bien de ce match», a pris le temps de raconter Serena Williams jeudi. «C'était une rencontre incroyable et très difficile que nous avions joué. Emilie a un jeu atypique. C’est une gauchère qui utilise beaucoup le slice.» Emilie est peut-être différente, mais elle ne se fait pas beaucoup d’espoirs. «Si je termine le tournoi vendredi sur le central en quarts contre Serena Williams qui est numéro 1 mondiale... Ce sera magique.», avait-elle déclaré mercredi. Des victimes consentantes, un moral d’acier et un jeu de plomb, Serena is back…