Pour une jeune joueuse, il y a des rencontres qui marquent. Des matchs en forme d'exploit qui symbolisent une progression et qui consolident un mental parfois fragile. Alizé Cornet n'est pas différente et ses matchs contre la Serbe Jelena Jankovic, qu'elle retrouvera vendredi en quart de finale du tournoi Paris-Coubertin, ont sans doute plus compté que d'autres dans sa jeune carrière. «A l'US Open 2007, j'avais failli réaliser un exploit contre elle. Je m'étais alors rendu compte que je pouvais accrocher des joueuses de ce calibre», a expliqué jeudi la Niçoise après sa victoire contre l'ancienne numéro 5 mondiale Daniela Hantuchova (1-6, 6-4, 6-2).

A l'époque, la Française sort des qualifications et la Serbe est déjà numéro 3 mondiale. Au troisième tour, le jeu tout en remise de Cornet perturbe Jankovic qui met trois sets à renvoyer la droitière de 17 ans à ses études. «Je ne la connaissais pas. C'est toujours difficile d'affronter des filles dont on ne sait rien du jeu», s'est souvenue Jankovic jeudi après avoir battu la Chinoise Na Li (6-0, 3-6, 6-2). Quelques mois plus tard, en finale du tournoi de Rome 2008, Jankovic semble avoir bien intégré les coups de Cornet qu'elle balaye en deux sets (6-2, 6-2). Epuisée par son parcours en qualification, Cornet mesure alors le chemin qui la sépare des meilleures.

«Il faudra que je réalise un très grand match»

Après son début d'année en dent de scie (7 victoires, 4 défaites et un 8e à l'Open d'Australie), le quart de vendredi devrait à nouveau être riche en enseignements pour Cornet toujours à la recherche d'un deuxème titre sur le circuit WTA (après celui de Budapest en 2008). «Contre Jankovic, il faudra que je réalise un très grand match car c'est une joueuse très complète qui couvre bien le terrain et frappe fort dans la balle, analyse-t-elle lucide. Des fois, il m'arrive de regarder le match alors que je peux jouer au niveau de ces filles-là.»

Et si le Tournoi Paris-Coubertin, si doux pour les Françaises, agissait comme un révélateur sur la jeune espoir? Surtout que Jankovic n'a pas l'air au top. Malmenée par l'Italienne Schiavone mercredi (7-5, 7-6) elle est apparue très irrégulière face à la Chinoise Na Li (6-0, 3-6, 6-2) jeudi et a dû en plus répondre aux attaques de Federer. «Je me méfie. Alizé aura le public derrière elle», a assuré Jankovic qui veut positiver. «Depuis l'US Open 2007, les choses ont bien changé. A l'époque, elle n'avait rien à perdre.» A Coubertin, Cornet a encore tout à gagner.