Au stade de la Meinau,

À eux l’Europe ! L’hypothèse de voir Lens dans la toute nouvelle C4 la saison prochaine prend de l’épaisseur journée après journée. Les Sang et Or en ont encore fait une superbe démonstration avec leur succès dimanche à Strasbourg (2-1)

Une victoire qui ne doit rien aux statistiques. Oui, les joueurs de Franck Haise ont moins tiré (12 contre 12), moins eu le ballon (41 % de possession) ou encore moins obtenu de corners (7 contre 12) que leurs adversaires. Mais ils ont globalement maîtrisé. Peut-être grâce à l’innovation tactique de leur coach, qui avait retiré un attaquant pour ajouter un milieu, mais surtout grâce à leur justesse et leur culot.

« À domicile ou à l’extérieur, on prône toujours le même football, avec l’idée de jouer sur nos qualités, détaille le technicien lensois. On a des principes sur lesquels on insiste pour poser des problèmes et gagner les rapports de force. » Les Sang et Or ont des principes de jeu et n’en dérogent pas.

Fofana, Kakuta et Leca énormes

« Parfois, ça mène à des erreurs mais je préfère jouer au foot comme ça tous les week-ends », complète le latéral-ailier droit Jonathan Clauss, ravi de partager une « alchimie incroyable » avec ses partenaires. « Les mecs, peu importe l’âge, ont la même vision. Personne n’est avare d’efforts, n’a peur de jouer et ont tous une mentalité portée vers l’avant », complète le… Strasbourgeois de naissance, qui a signé deux passes décisives face à son ancien club, celui qui lui avait fermé la porte du monde pro.

Il n’a pas été le seul à briller. L’un des deux buteurs du jour, Seko Fofana, a été impressionnant de puissance et de générosité. Et que dire alors de Gaël Kakuta ? Dans ses choix, son tempo, sa vista, le meneur a réalisé une petite master class. Et derrière, les Sang et Or pouvaient se reposer sur un Jean-Louis Leca chaud bouillant et auteur d’au moins trois parades décisives (51e, 86e, 91e).

Avec des tauliers pareils, ce Racing-là peut voir haut. La 5e place de Ligue 1 actuelle, avec 48 points en 30 journées, en est déjà une belle preuve. « Goûtons, prenons tous ces bons moments, faut que tout le monde les apprécie, pose Franck Haise. On a une dernière belle ligne droite à jouer. » Qui pourrait donc mener les coéquipiers de Yannick Cahuzac jusqu’à une qualification européenne…

« On va d’abord se concentrer sur le match de Lyon (le 3 avril) et après on verra, nuance Jonathan Clauss. Si on n’y arrive pas [en Europe], personne ne sera déçu. Ce sera la cerise sur le gâteau. Personne n’y pense pour le moment. » Peut-être pas dans le groupe mais chez les observateurs si. Tant cette équipe est séduisante.