OM : « Le mariage avec l’OM est assez évident, mais ce n’est pas Bielsa », Jorge Sampaoli de plus en plus proche de Marseille
FOOTBALL•L'entraineur argentin a trouvé un accord avec l’Olympique de Marseille pour un contrat jusqu’en 2023 après avoir quitté l’Atlético Mineiro, au BrésilAdrien Max
L'essentiel
- Un accord a été trouvé entre l’entraîneur argentin Jorge Sampaoli et l’Olympique de Marseille pour un contrat jusqu’en 2023.
- Jorge Sampaoli à la réputation d’être un coach bouillant en Europe, à l’image de son expulsion pour son dernier match avec l’Atlético Mineiro, au Brésil.
- Mais Jorge Sampaoli est aussi un romantique du football, à travers ses tactiques inédites ou sa relation avec les joueurs.
Jorge Sampaoli, un fada à l’OM. L’entraîneur argentin a officiellement quitté son club de l’Atlérico Mineiro, au Brésil, et un accord a été trouvé avec l'Olympique de Marseille pour un contrat jusqu’en 2023, comme l’a annoncé La Provence, ce mercredi soir. Il pourrait arriver d’ici à la fin de semaine à Marseille, mais le timing devrait être un peu trop juste pour le voir sur le banc contre Lyon, dimanche (21h).
Les dernières images de lui en tant que coach au Brésil ont déjà fait le tour de Marseille, Jorge Sampaoli s’est fait expulser pour contestation après être rentré sur le terrain pour invectiver l’arbitre de la rencontre. Les photos le montrant suivre la fin de la rencontre accroché au grillage des tribunes ont presque autant déchaîné les passions que celles de son expulsion. Les supporters de l’OM l’imaginant déjà en train d’insulter Clément Turpin ou Jean-Michel Aulas.
« C’est de la bombe »
Elles font directement écho à un des épisodes qui a fait connaître Jorge Sampaoli. C’était en 1996, à Alumni de Casilda en division régionale d’Argentine. « J’ai été expulsé du terrain parce que je sortais de la zone qui m’était assignée devant le banc. Il n’y avait pas de tribunes, du coup j’ai grimpé à un arbre d’où je donnais des consignes aux joueurs », confiait-il à So Foot en 2016.
Derrière cette image de personnage volcanique, Jorge Sampaoli reste assez méconnu en Europe, où il n’a entraîné qu’une saison, à Séville en 2016/2017. Un club où il a croisé un certain Samir Nasri. « C’est la tactique, la grinta. Il faisait ses speeches avant les matchs, il me donnait des frissons. Tu vois un entraîneur petit steak, rasé, tatoué, en survêtement, il fait que marcher sur le bord de touche. C’est de la bombe ce mec. On avait une relation de dingue. Je venais d’avoir un chien je voulais partir voir ma famille, je ne pouvais pas voyager avec le chien. Il m’a dit "ramène moi ton chien, je le garde à la maison". Il a des relations spéciales avec les joueurs, mais c’est un vrai gars », témoignait le milieu offensif lors d’un live Instagram avec Walid Acherchour.
Marc, animateur de la page FC Séville France sur Twitter, en garde aussi un bon souvenir. « Il arrive dans un contexte difficile, en remplacement d’Unaï Emery, après trois victoires en Ligue Europa de suite. On sait relativement tôt qu’il va arriver, et très rapidement on a connu son schéma tactique : une défense à trois, ou à cinq, et ensuite une organisation en arbre de Noël », se remémore-t-il.
« Un grand souvenir footballistique »
Ce romantique du football – « nous ne voulions pas seulement gagner : nous avons essayé d'être heureux », a-t-il écrit dans sa lettre d’adieu à l’Atlético Mineiro – a très rapidement su marquer le FC Séville de sa patte. « C’était très encourageant, le premier match de Liga on le gagne 5-3 contre l’Espagnol Barcelone, c’était un truc de fou. Ça partait dans tous les sens, avec un jeu très offensif. Tactiquement c’était un peu n’imp'. Après, ça a beaucoup évolué, parfois en 3-5-2, puis en 3-4-3 et même en 3-6-0. J'ai rarement vu une telle tactique, et c’était très maîtrisé. On a battu le Barça et la grande équipe de l’Atletico à la maison », replonge dans ses souvenirs Marc, qui a analysé plus d’une vingtaine de matchs de Séville sous Sampaoli.
Mais l’idylle n’a pas duré, comme souvent avec Jorge Sampaoli, pour qui le record de longévité dans un club culmine à 18 mois. « A partir du moment où il y a eu les discussions pour la sélection argentine, on l’a perdu totalement. C’est un mec qui peut vriller à tout moment et qui n’a aucun sang froid, ce qui est un peu compliqué quand tu es coach d’un club comme Séville. Le club n’a pas voulu le laisser partir, ils avaient recruté des profils pour lui donc, lâcher après quatre mois, ça la fout mal. Ça a été très mal vécu par les supporters », rappelle le spécialiste du FC Séville.
La suspension pour dopage de Samir Nasri en plein milieu de la saison ne l’a pas aidé non plus. Mais Marc garde un très bon souvenir du passage de Jorge Sampaoli en Andalousie. « C’est un grand souvenir footballistique. Il est souvent vu par deux prismes, soit c’était parfait, soit c’était nul. Il faut rester mesuré. Il avait un très bon effectif à l’époque. Sa première partie de saison était bonne, après il a chié dans la colle. Il va tenter des choses, et ça va plaire, mais il faut garder les pieds sur terre. Le mariage avec l’OM est assez évident, mais ce n’est pas Bielsa. Il change souvent de schéma ce qui n’est pas facile à suivre. Mais tu vas voir des trucs que tu ne vois jamais. Tu vas gagner des matchs, mais tu vas te prendre des tornades », prévient-il à destination des supporters de l’OM. C’est justement ce qui devrait leur plaire : un entraîneur aussi fou et romantique qu’eux.