FOOTBALLComment la communauté turque de Lille aide Yazici, Celik et Yilmaz

Losc-Ajax : Comment la communauté turque de Lille aide Yazici, Celik et Yilmaz à s'intégrer

FOOTBALLL’importante communauté franco-turque de la région a noué des liens forts avec les trois joueurs professionnels du Losc
François Launay

François Launay

L'essentiel

  • Depuis 2018, cinq joueurs turcs ont rejoint le Losc que ce soit chez les pros ou en équipe réserve.
  • Des pros qui ont été pris en charge à leur arrivée par l’importante communauté franco-turque de la région.
  • Et les deux parties se rendent de nombreux services.

Si le Losc compte beaucoup de joueurs portugais (Fonte, Xeka, Sanches, Djalo), la communauté turque n’est pas en reste. Avec Celik, Yazici et Yilmaz en équipe première mais aussi Cogalan et Kapi en réserve, ce ne sont pas moins de cinq joueurs turcs qui portent actuellement les couleurs du club nordiste.

Ce jeudi, face à l’Ajax Amsterdam en 16e de finale aller de Ligue Europa (21 heures), ils ne seront que deux (Celik, Yazici) sur la feuille de match. Mais en Turquie, ils seront des milliers à encourager un club nordiste devenu populaire du côté de l’Anatolie. « On ne se rend pas compte à quel point le Losc est suivi en Turquie. C’est lunaire. Quand Yusuf Yazici marque trois buts à Milan, il marque l’histoire du Losc mais pas seulement. Toute la Turquie regarde le Losc », sourit Ibrahim Alci, président de l’association Franco-Turcs du Nord

Une importante communauté franco-turque dans le Nord

Car il n’y a pas qu’au pays que les Turcs du Losc bénéficient d’une grosse cote d’amour. Dans le Nord, la communauté franco-turque est très imposante avec pas moins de 15.000 personnes. Un héritage culturel qui date des années 1970. « A cette époque, les industries textiles de Roubaix, Tourcoing ou encore Wattrelos faisaient travailler beaucoup de monde. Le premier Turc est arrivé en 1969 et très vite d’autres l’ont rejoint. Ils ont été invités pour reconstruire la France mais ont eu beaucoup de mal à s’intégrer au début car ils ne parlaient pas la langue. Ils devaient ne venir que pour quelques mois mais ils sont restés. Aujourd’hui, on en est à la troisième génération », poursuit Ibrahim Alci.

Trois joueurs, trois styles différents dans la vie

Et parmi eux, beaucoup sont fans de foot. Du coup, quand le Losc a commencé à recruter turc, les joueurs ont été accueillis les bras ouverts. Zeki Celik est le premier à avoir débarqué dans le Nord à l’été 2018. En 2019, Yazici est arrivé et cet été, c’est Yilmaz qui a posé ses valises dans le Nord. Trois joueurs, trois internationaux, trois styles différents

« Zeki (Celik) est quelqu’un de très réservé. Yusuf (Yazici) est plus jovial, plus ouvert. Quant à Burak (Yilmaz),​ c’est le Kral (le roi) comme on l’appelle en Turquie. Il a énormément d’expérience (35 ans) et il guide Zeki et Yusuf (24 ans) en leur donnant des conseils quand ils ont des interrogations. Il y a un grand respect pour lui. Il est considéré comme leur grand frère, leur capitaine », raconte le président de l’association.

Les pros rendent des services à la communauté

Surpris de l’importance de la communauté turque dans le Nord, les trois pros ont été aidés dans leurs différentes démarches comme la recherche d’une maison, d’un coiffeur ou d’un bon resto. Avant la fermeture des aides au public pour cause de Covid, ils étaient entre 300 et 500 supporters d’origine turque à se rendre au stade pour encourager leurs protégés. En retour, les joueurs lillois participent aussi à la vie de la communauté. Manifestations culturelles, entraînements dans des clubs de la métropole, séances de dédicaces, ils donnent de leur personne et n’hésitent pas à donner des coups de main.

« Ce sont des gens qui savent d’où ils viennent et ont conscience de la chance qu’ils ont eue. Ils aident beaucoup de gens mais ils ne le montrent pas. S’il y a des étudiants dans le besoin, ils font ce qu’ils peuvent. Par exemple, Yusuf a participé à des maraudes avec le Secours populaire, il donne aussi des habits. Ils ne peuvent pas tout faire mais ils font ce qu’ils peuvent », constate Ibrahim Alci. Et la communauté de la région leur rend bien avec ce petit bout de Turquie au beau milieu de la France.