Des dizaines de supporters rassemblés mercredi soir devant le stade Vélodrome à grands coups de fumigènes. Malgré leur absence du stade à cause de la pandémie de Covid-19, les supporters de l'Olympique de Marseille savent se faire entendre. Pour encourager leur équipe, comme avant le match contre Saint-Etienne, ou pour mettre un coup de pression salvateur, comme avant la victoire contre Bordeaux. Avant le match contre Montpellier mercredi soir (victoire 3-1), ce n’était ni pour l’un, ni pour l’autre. Mais pour réclamer la démission du président Jacques-Henri Eyraud.

« Eyraud, casse-toi », pouvait-on lire sur une banderole déployée par les supporters sur le parvis Jean Bouin, juste avant d’être dispersés par les gaz lacrymogènes des forces de l’ordre appelées en renfort.

« Véritable insulte »

Très critiqué depuis son arrivée à la présidence de l’OM en même temps que le rachat par Franck McCourt, Jacques Henri Eyraud a franchi un nouveau pas dans une vidéo sortie sur les réseaux sociaux pendant les vacances de Noël. Dans cette visioconférence organisée par un espace de cool-working parisien, « le Shack », Jacques-Henri Eyraud tient ces propos : « Quand je suis arrivé, j’ai été frappé de voir que 99 % des collaborateurs du club étaient marseillais. Je pense que c’est un danger, un risque. Pourquoi je dis ça ? Parce que j’étais là depuis quelques mois et il se trouve qu’on a eu une série de deux défaites consécutives. J’ai vu dans l’entreprise à quel point les mines et les visages se refermaient. Les dépressions étaient proches. En termes de productivité, l’impact qu’avait une défaite sur les attitudes, les comportements au quotidien était fort. Et ça, ça ne va pas. Les Anglais, les Américains, qui ont souvent plus de distance par rapport à ces sujets-là, disent que quand vous êtes dirigeant d’un club de foot, la première des choses dont il faut se méfier est de recruter, je cite, un « fan in a suit », car c’est quelqu’un qui aura tendance à laisser parler sa passion pour le club, pour son équipe, plutôt que de regarder le cap défini ensemble et qui devra être tenu coûte que coûte ».

Jacques Henri Eyraud est même allé plus loin en qualifiant la chaîne OMTV, et ses salariés, de « 19e siècle des médias ». Des propos qui ont immédiatement ravivé la colère des supporters Marseillais. « Ses dernières déclarations expliquant que des Marseillais sont moins aptes que des non Marseillais à faire correctement leur boulot au sein du club n’ont été que la dernière goutte d’eau, offensante et vécue comme une véritable insulte par les supporters de l’OM que nous sommes », expliquent plusieurs supporters présents mercredi soir devant le stade.

Et le vase était déjà bien rempli, avec « l’absence d’un véritable projet sur le long terme. La com et le marketing plutôt que l’ambition sportive, le Uber eats en vert et les maillots violets, le manque de respect envers les supporters, le mutisme face aux injustices et décisions des instances dont est victime le club, les mercatos ratés et les joueurs qu’on traîne comme des boulets, la campagne européenne honteuse… », listent ces supporters qui expliquent que cette opinion est largement partagée par les supporters. « Il n’est pas la bonne personne pour diriger un club porteur de passion et d’histoire comme l’OM », résument-ils. Heureusement pour Jacques Henri Eyraud que les matchs se jouent à huis clos à cause du Covid-19, la bronca dans les tribunes serait terrible.