Vendée Globe 2020 : Les malheurs de Dalin font le bonheur de Bestaven et Ruyant... Le journal de la course
VOILE•Les problèmes de foil de Charlie Dalin ont totalement chamboulé la physionomie en tête du Vendée Globe
A.L.G.
Encore une nuit très mouvementée sur le Vendée Globe 2020 ! Alors qu’il menait la course depuis le 23 novembre dernier, Charlie Dalin a dû se résoudre à débrayer après avoir constaté des dégâts sur l’un de ses foils, laissant le champ libre à ses deux ex-poursuivants Thomas Ruyant et Yannick Bestaven. On fait le point sur la course.
Le classement à 9h
1. Thomas Ruyant (LinkedOut) à 12.677 milles nautiques de l’arrivée
2. Yannick Bestaven (Maître Coq IV) à 23,3 milles nautiques du premier
3. Charlie Dalin (Apivia) à 57,7 milles nautiques du premier
4. Benjamin Dutreux (OMIA-Water Family) à 396,5 milles nautiques du premier
5. Jean Le Cam (Yes we Cam !) à 397,2 milles nautiques du premier
Dalin tire la tronche
Et il y a de quoi. Large leader de cette course de zinzins autour du monde depuis près de trois semaines, le skippeur d’Apivia a dû se résoudre à perdre de la vitesse après avoir constaté, lundi soir, des dégâts au niveau du système de foil (appendice latéral permettant au bateau de se soulever) à bâbord (gauche du navire). Sa vitesse est tombée à six nœuds (11 km/h) quand ses poursuivants continuaient à une allure trois fois supérieure. Le voilà donc désormais troisième de la course, à près de 60 milles nautiques du nouveau leader Thomas Ruyant.
Ruyant prend le relais, mais, mais, mais…
Quand son malheureux adversaire se traîne à six nœuds, Thomas Ruyant, lui, bombarde avec LinkedOut à plus de 15 nœuds, soit environ 30 km/h. Pas besoin d’avoir fait Maths Sup-Maths Spé pour comprendre qu’à ce rythme-là, le pauvre Bestaven n’est pas près de remonter en tête de sitôt. Mais il faut également garder à l’esprit que Yannick Bestaven, officiellement deuxième à l’heure actuelle à 23 milles nautiques du skippeur LinkedOut, se verra accorder un joli bonus de temps après s’être dérouté en début de course pour porter secours à Kévin Escoffier. Autant dire qu’il est leader, quoi.
Bestaven prêt pour le gros vent
C’est d’ailleurs un leader (virtuel) très heureux qui s’est exprimé lors de la vacation de 5 heures mardi matin. La raison ? Près d’une heure et demie passée en haut de son espar à couper, patcher et coller sa voile afin d’installer une voile tout terrain qui devrait lui être favorable dans les prochaines heures, une fois son bolide dans du vent plus fort le long de la zone d’exclusion antarctique de l’océan Pacifique sud. « Je viens de redescendre du mât ! Je suis en sueur mais tellement content. Je ne disais rien à personne, mais ça me prenait la tête depuis des jours. Je ne pouvais pas utiliser mon J2 qui est la voile tout terrain pour être tranquille. J’étais obligé d’utiliser mon petit gennaker, le bateau sur la tranche, ce n’était pas du tout confort et limite dangereux », a-t-il confié, soulagé et hilare, mardi matin.
Davies repart – hors course – et avec une côte fêlée (#Warrior)
Stoppée par un ofni (objet flottant non identifié) le 2 décembre, la skippeuse anglaise Samantha Davies a décidé de reprendre sa route, hors course, lundi en fin d’après-midi, après avoir effectué les réparations sur son monocoque Initiatives Cœur. Le tout avec une côte fêlée. La skippeuse s’est confiée à nos confrères du Figaro pour expliquer pourquoi elle avait choisi de ne pas abandonner l’aventure : « D’abord pour une raison personnelle : Lors du Vendée Globe 2012, j’avais abandonné après avoir démâté et je me suis retrouvé à la maison sans avoir rien à faire. C’était une sorte de vide horrible. Et ensuite pour poursuivre le projet Initiatives Cœur. Si je continue, cela récoltera plus d’argent pour sauver des enfants. Je peux continuer à naviguer et à partager mon aventure. »