FOOTBALLPour Christian Gourcuff, c’était devenu beaucoup trop compliqué

FC Nantes : Pour Christian Gourcuff, c’était devenu beaucoup trop compliqué

FOOTBALLL’entraîneur nantais a été viré, ce mardi matin, par la direction du FCN
David Phelippeau

David Phelippeau

L'essentiel

  • Christian Gourcuff a été licencié ce mardi matin et remplacé par son adjoint, Patrick Collot.
  • Le management dans son ensemble de Christian Gourcuff ne semblait plus passer au sein du vestiaire nantais.

Une fin inéluctable. Christian Gourcuff a appris ce mardi matin qu’il était démis de ses fonctions. La défaite affligeante (0-4) des Canaris contre Strasbourg, dimanche, a fini – s’il y avait encore besoin – de convaincre la direction qu’il fallait se séparer du technicien breton, arrivé à l’été 2019 après le départ soudain de Vahid Halilhodzic. Contacté, le technicien breton n’a pas souhaité s’exprimer. « Non, ce n’est pas opportun actuellement », nous a-t-il répondu en fin de matinée. Gourcuff (65 ans) sentait le vent du boulet souffler depuis plusieurs semaines. Jeudi, la direction lui avait fixé un objectif de six points sur les deux prochains matchs. Dès dimanche, sa mission comptable était ruinée, et son sort scellé.



Au-delà des mauvais résultats (5 victoires en 23 matchs en Ligue 1 en 2020), c’est l’attitude amorphe des joueurs qui a convaincu la direction de trancher. L’excellente première mi-temps contre Metz (1-1) ou la deuxième période encourageante à Lens (1-1) quelques jours plus tard ne semblaient être que des trompe-l’œil. La claque alsacienne de dimanche a révélé un malaise entre les joueurs et le coach. A la question s’il s’était senti lâcher par ses joueurs après le match, Gourcuff, touché, avait répondu : « Quand on voit la prestation de l’équipe, on peut s’interroger… »

Il était reproché à Gourcuff un manque d’autorité et de rigueur. Une incurie criante sur les horaires et la discipline. « Ils étaient tellement dans le confort avec Christian… », raconte une source bien informée sur la vie du vestiaire. Un ronron s’était installé. Au lieu de régler les conflits, Gourcuff les fuyait. La relation glaciale entre le staff technique et le staff médical n’a par ailleurs pas aidé le Breton dans certaines décisions. « Il n’y a aucune unité entre les deux parties », souffle un autre proche du vestiaire.

Enfermé dans son 4-4-2

La communication minimaliste de Gourcuff a aussi crispé. Certains éléments auraient apprécié de savoir pourquoi ils ne jouaient pas… ou même pourquoi à la surprise générale, ils devenaient titulaires, comme Renaud Emond à Lens (1-1). D'autres joueurs disposaient d’un totem d’immunité. En premier lieu, Ludovic Blas, bourré de talent, mais toujours trop irrégulier. « C’est son fils », entendait-on souvent dans l’entourage du club. Sa parole rare posait aussi problème à son staff, qui s’agaçait d’être souvent tenu à l’écart de certains choix ou certaines décisions.

Enfin, l’obsession de Gourcuff pour son immuable 4-4-2 avait fini par enfermer les joueurs dans un système qui ne laissait pas libre court à la spontanéité, à l’instinct. Le FC Nantes était devenu aussi prévisible que la pluie en Bretagne en automne.

Christian Gourcuff, qui avait annoncé que le FCN serait sa dernière expérience, a sans doute mis un terme à sa carrière sur ce 0-4 contre Strasbourg et ce licenciement. Une fin en queue de poisson pour celui qui aura été escorté par la réussite dans un seul et unique club de L1 en France, Lorient et… ses Merlus.