CRISE SANITAIREDans le rouge, le Cesson Handball s’en remet au financement participatif

Coronavirus : Dans le rouge, le Cesson Rennes Handball s’en remet à un financement participatif d’urgence

CRISE SANITAIRERemonté dans l’élite cet été, le club est lourdement handicapé par les huis clos qui le privent de billetterie
Camille Allain

Camille Allain

L'essentiel

  • Plombé par la crise sanitaire et le huis clos imposé, le club de handball de Cesson Rennes Métropole lance un appel au financement participatif.
  • D’après le club, il lui manquera 550.000 euros en fin de saison, notamment en raison de l’absence de recette de billetterie.
  • En cas de déficit majeur, la liquidation du club pourrait être prononcée, préviennent ses dirigeants.

Il a tout détaillé, tout posé sur la table. Sans honte et avec un franc-parler qui rappelle la gravité de la situation. Président du Cesson Rennes Métropole Handball, Stéphane Clémenceau a dévoilé ce jeudi un plan d’actions dont le nom résume bien ses intentions : « Sauvons le CRMHB ».

Promu dans l’élite après une année au purgatoire de la Proligue, le club de la capitale bretonne vient de lancer une grande campagne de financement participatif pour tenter de boucler son budget. Car le huis clos imposé par l’épidémie de Covid-19 lui fait très mal. « Notre club est atypique. D’abord parce qu’il ne fonctionne qu’avec 20 % de subventions publiques. Nous sommes très dépendants des recettes de billetterie. Mais aussi parce que notre salle est la propriété d’un acteur privé. Nous sommes locataires ici », détaille Stéphane Clémenceau.

Doté d’un budget de 3,2 millions d’euros, parmi les plus étriqués de la Lidl Starligue, le club estime qu’il lui manquera 550.000 euros en fin de saison. Si le soutien de l’État lui permettra d’alléger la facture de 200.000 euros, il reste au club breton un « trou » de 350.000 euros à boucher. « Nous sommes une société, pas une association. Si nous ne sommes pas à équilibre, nous disparaîtrons ». Mais la direction se refuse à solliciter le propriétaire de sa Glaz Arena, qui lui a fait une fleur en allégeant la note à 400.000 euros pour la descente en Starligue. Elle ne veut pas non plus toucher aux salaires de ses joueurs. « Le salaire moyen à Cesson, c’est 3.000 euros par mois. Certains joueurs ont accepté de nous rejoindre alors qu’ils auraient pu gagner deux ou trois fois plus ailleurs. On ne veut pas s’en sortir juste en écrasant nos charges », poursuit le président. Elle a en revanche sollicité les collectivités locales pour tenter d’obtenir un peu d’aide.

« On peut être fiers »

Pour boucler le budget, le club a donc lancé ce jeudi une grande campagne de financement participatif. Chaque donateur pourra choisir un « pack » proposé entre 15 et 500 euros comprenant des rétributions comme la présence de son nom sur un maillot collector ou une journée aux côtés des joueurs. « Je serai le premier donateur. Quand on voit comment les dirigeants se battent pour sauver nos emplois et notre club, je me dis qu’on peut être fiers », estime le coach des Irréductibles Sébastien Leriche. « On va continuer à se battre sur le terrain, c’est le minimum que l’on puisse faire. J’en ai parlé aux joueurs dans le vestiaire lors du match à Montpellier. Je crois que ce n’était pas étranger au match nul qu’on a arraché ».

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Capitaine du CRMHB, Igor Anic partage cette admiration pour le travail acharné de sa direction pour sauver le club d’une faillite. « On se bat pour nous, pour que nous puissions continuer à nous entraîner et à jouer. Pour être bon, c’est très important de pouvoir le faire sereinement ». Douzième au classement, le Cesson Handball aura bien besoin de confiance pour aller défier le solide voisin nantais lors d’un derby qui s’annonce corsé.

Vers un actionnariat populaire ?

La direction du club a fait savoir qu’elle souhaitait ouvrir son actionnariat aux particuliers d’ici « deux à trois ans » afin de renforcer l’implication « des fidèles » au sein du club. Avec l’ambition d’emmener Cesson plus haut au classement qu’il ne l’est aujourd’hui.