NBA : Le jeune Killian Hayes sur les traces de Tony Parker ?
BASKET•L’ancien meneur choletais de 19 ans a été drafté en 7e position par les PistonsDavid Phelippeau, avec P.A.
L'essentiel
- Killian Hayes, l’ancien Choletais de 19 ans, a été drafté en septième position par Detroit.
- Le meneur de jeu a beaucoup de points communs avec Tony Parker.
- Des éducateurs qui le connaissent bien lui prédisent une belle carrière, mais la route est encore longue.
Jeudi matin, il est entré dans l'histoire de la draft pour les basketteurs français. Killian Hayes, 19 ans, ayant suivi toute sa formation à Cholet ( Maine-et-Loire), a été retenu parmi les joueurs les plus prometteurs en NBA. Choisi en 7e position par les Pistons de Detroit, il fait mieux que Franck Ntilikana (classé en 8e position en 2017) et Joakim Noah (en 9e position en 2007), les deux Français les mieux draftés jusqu'à présent. En 2001, Tony Parker n’avait été sélectionné qu’en 28e position, mais il reste, et de loin, le Tricolore le plus brillant de la puissante ligue américaine.
Les points communs sont d’ailleurs nombreux entre Hayes et Parker. Comme son aîné, le futur rookie maugeois évolue au poste de meneur de jeu. « Dès que j’ai vu Killian en U13 ou U15, on pouvait déjà imaginer un très bel avenir pour ce garçon, encense Thierry Chevrier, directeur de Cholet basket. Lorsqu’il a joué son premier match avec l’équipe pro, la comparaison est élogieuse, mais pour moi, c’était un deuxième Tony Parker. Il a un vrai talent. Il a tout pour faire réussir. Il a tellement d’atouts dans son jeu que peu de choses peuvent l’arrêter dans son développement. » Même poste, mais profils différents néanmoins. Killian est gaucher, Tony droitier. Le premier mesure 1,96, le second 1,88 m. « Il faut le laisser vivre son aventure en espérant qu’elle le mène le plus haut possible », insiste Vincent Collet, le sélectionneur de l’équipe de France, un peu agacé par la comparaison.
Très fort mentalement
Les deux basketteurs se ressemblent pourtant aussi par leur précocité à atteindre le plus haut niveau. « Killian passe les obstacles avec une certaine facilité, poursuit Thierry Chevrier. En U16, en U18 ou en U21 ans [à Cholet], il était toujours surclassé et il dominait toujours son sujet avec facilité. On ne pouvait pas se tromper sur l’avenir de ce jeune. » « Il est très talentueux, mais on ne peut pas prédire comment cela va se passer pour lui en NBA, où il aura tout à prouver », tempère Erman Kunter.
Le coach de CB détaille son analyse de celui qui évoluait à Ulm en Allemagne la saison dernière [il a quitté Cholet en 2019 pour jouer l'Europe] : « Sur le plan du basket pur, il a un style américain, car il aime le jeu rapide et cela colle bien avec la NBA. Sur le plan mental, il est armé et ne subit pas la pression. Le seul danger pour lui, c’est l’aspect physique. Il est très jeune, et il s’agira d’être prêt à encaisser le rythme des matchs qui vont se succéder. Il faudra qu’il travaille beaucoup sur ce plan, car il n’a que 19 ans. Durant les six mois où je l’ai eu à Cholet, il n’aimait pas beaucoup ce travail spécifique. »
Les similitudes ne s’arrêtent pas là : les deux hommes sont animés d’une grande ambition et confiance en soi. Thierry Chevrier : « Quand je vois Killian et Tony, ce sont des compétiteurs nés qui veulent réussir et qui ont cette double culture américaine et française-européenne. C’est un véritable atout pour s’intégrer dans la première ligue du monde. » Enfin, dernière analogie, leur histoire personnelle (né d’un père américain venu en Europe) et leur cursus de formation à la française, Cholet pour Hayes, Centre Fédéral et PSG Racing pour Parker. Vincent Collet conclut : « Tout le mal qu’on peut souhaiter à Killian, c’est de marcher sur les traces de Tony Parker. Mais la route est encore longue car la carrière de Tony fut exceptionnelle. »