Vendée Globe 2020 : Premier démâtage au large du Cap Vert... Enfin le temps de se doucher... Le journal de la course
VOILE•Le journal du lundi 16 novembre 2020
J.L.
La libération, enfin. Après une première de course très exigeante physiquement et mentalement en raison de conditions de navigation difficiles, la flotte du Vendée est entrée dans une zone plus paisible au large du Cap Vert. Température douce (27 degrés), vent porteur juste comme il faut, certains en ont profité pour monter admirer le paysage en caleçon au réveil, pendant que Jérémy Beyou espère toujours repartir des Sables d'Olonne. Une décision sera prise ce lundi pour le skipper de Charal.
Alex Thomson conserve la tête, positions inchangées
Le Britannique Alex Thomson avait accru son avance en tête du Vendée Globe lundi matin à 5h selon le classement publié par l’organisation. Après avoir dépassé le Français Jean Le Cam dimanche, le skipper britannique compte désormais 75 miles d’avance sur son dauphin. Derrière, Thomas Ruyant (3e) et Kevin Escoffier (4e) mènent un peloton encore bien groupé.
1. Alex Thomson (Hugo Boss)
2. Jean Le Cam (Yes we Cam !, à 81 milles nautiques du premier)
3. Thomas Ruyant (LinkedOut, à 126 mn du premier)
Le démâtage de Nicolas Troussel
Le bateau de toute dernière génération, dit « volant », de Nicolas Troussel (Corum L’Epargne) a démâté dans la nuit de dimanche à lundi au large du Cap-Vert, ont annoncé lundi matin les organisateurs du Vendée Globe, en précisant que le skipper n’étant pas blessé. Troussel, qui participe à son premier Vendée Globe à la barre d’un voilier sorti des chantiers en mai dernier, pointait alors à la 7e place au classement et filait à vive allure. Il s’agit du premier démâtage depuis le départ de la course autour du monde le 8 novembre.
Le navigateur semblait pourtant confiant à la vacation de 5h. Il expliquait même avoir poussé un peu la pédale d’accélérateur pour se rapprocher de la tête :
« « Les conditions étaient bonnes toute la nuit pour aller vite. J’en ai profité pour mettre le pied sur l’accélérateur. Là, c’est une course de vitesse jusqu’au Pot au Noir. Ça fait pas mal de bruit, ça tape et ce n’est pas trop confortable, mais ça va vite. Le bateau décolle et ré-atterrit, il n’y a pas beaucoup de mer mais on crée des sensations comme s’il y en avait. LinkedOut et Apivia vont très vite depuis quelques jours, j’ai décidé d’accélérer un peu. Après, il faut faire attention car ça sollicite beaucoup le bateau, il ne faut pas trop tirer dessus ». »
Funeste pressentiment.
Premières douches et premières bonnes bouffes
Nos voileux solitaires ont enfin pu souffler dimanche et pour certains pris leur première douche depuis le départ ! Damien Seguin (Groupe Apicil), qui a réussi à dormir presque 7h en fractionné, s’est même fait un repas de Grand Chef après quelques jours au pain et à l’eau. « Dans mes sacs journaliers, je me suis aperçu que sur les quatre premiers jours de course, je n’avais pas mangé grand-chose. Hier je me suis un peu rattrapé ! Je vais repartir sur un rythme un peu plus normal. Je me suis fait un hachis parmentier lyophilisé, puis un riz au lait et un petit morceau de Beaufort. J’ai une classe en Savoie qui me suit, ils m’ont envoyé du fromage ».
Clarisse Cremer va mieux
La benjamine de cette édition le reconnaît avec le sourire, elle détient la palme du « truc le plus ridicule » qui puisse arriver à un concurrent du Vendée Globe. Pas de casse sur le bateau, c’est déjà ça, mais un ébouillantage involontaire pour une fois qu’elle avait le temps de se faire un thé tranquillou. « C’est pas très agréable de s’ébouillanter à cet endroit-là mais je pensais avoir plus mal que ça, faut juste que je surveille et pense à mettre de la crème pour éviter l’infection ». Morale de l’histoire : pas de thé sur le Vendée.
La vidéo de ouf, Arnaud Boissière en haut de son mât
Faut pas avoir le vertige. Mais alors vraiment pas. Et pourtant la mer est bonne.