OM-Manchester City : Comment certains Marseillais esquivent le couvre-feu lors des matchs de Ligue des Champions
L'ART DE LA FEINTE•Aucun supporter de l’Olympique de Marseille ne pourra assister, ce mardi, au match de Ligue des champions contre Manchester City. Ni aller dans les bars, couvre-feu obligeAdrien Max
L'essentiel
- L’Olympique de Marseille reçoit ce mardi soir (21 heures), Manchester City pour le premier match de Ligue des champions au stade Vélodrome depuis sept ans.
- A cause des restrictions liées au Covid-19, le match se jouera à huis clos et les supporters ne pourront pas se retrouver au bar en raison du couvre-feu.
- Certains supporters n’hésiteront pas à braver l’interdit, avec quelques tours de malice, pour regarder le match, d’autres vont rester tranquillement en famille.
«Tu feras gaffe, il y a les flics au bout de la Plaine. » Non, il ne s’agit pas d’une conversation interceptée à la volée entre deux hors-la-loi, mais entre fans de l’OM qui tentent tant bien que mal de ne pas prendre 135 euros d’amende pour avoir bravé le couvre-feu. Nous sommes mercredi dernier, il est 23h30 et voilà déjà un peu plus d’une demi-heure que l’Olympiakos s’est imposé sur le fil, pour le premier match de l’Olympique de Marseille en Ligue des champions depuis sept ans.
Rebelote ce mardi soir avec la réception de Manchester City au Vélodrome pour le compte de la deuxième journée. Avec la double peine pour les supporters de ne pouvoir ni aller au stade, ni se retrouver au bar pour encourager leur équipe, restrictions sanitaires pour lutter contre la propagation du Covid-19.
« Les cortèges en scooters, ça donne de l’engouement au match »
Pour combler ce vide abyssal, des supporters ont prévu de se réunir à l’heure où les poules ne sont pas encore couchées. Le rendez-vous est donné pour accompagner le bus des joueurs de l’Olympique de Marseille jusqu’aux portes du stade Vélodrome et leur montrer leur soutien. Comme lors du dernier match à domicile contre Bordeaux lorsque des supporters avaient suivi le bus de l’OM à grands coups de klaxon et de fumigènes.
aJordan Amavi avait d’ailleurs apprécié. « Je n’ai même pas de mots, ils sont fidèles à eux-mêmes. Même s’ils ne sont pas au stade ils sont dans la ville, ils foutent le bordel, fumigènes et tout ce qu’il faut. Ça fait du bien, quand t’arrives au Vél, c’est compliqué, il n’y a personne, tu t’entends parler. Le fait de les voir dans la rue, en cortège en scooters, ça donne de l’engouement au match et ça nous motive énormément. On arrive au stade, on est prêt », expliquait le défenseur après la belle victoire contre Bordeaux (3-1).
Attestation d’astronome
Et une fois tout le stock de fumi consumé ? « Je mange chez ma mère demain soir mais je serai rentré pour 21 heures. J’irai le mater chez un pote avec d’autres supporters. Et pour le retour à pieds ? J’ai une attestation comme quoi je travaille la nuit en tant qu’astronome », rigole Michel*, qui bosse réellement à la construction de télescopes.
Ce n’est pas la première fois que lui et ses potes se retrouvent pour regarder l’OM jouer en période de couvre-feu. Attestation pour certains, retour à vélo à toute vitesse pour d’autres. Très peu vont jusqu’à s’organiser pour dormir chez les uns ou les autres.
Dodo chez les parents
Fabio, 18 ans et déjà deux saisons avec le groupe de supporters des Fanatics vit une période « compliquée », alors qu’il aurait pu connaître le premier match de Ligue des champions de sa vie. Ce mardi soir, c’est en famille qu’il regardera Marseille affronter Manchester City. « Au lieu d’aller au stade, je vais regarder le match soit chez ma mère soit chez mon père. C’est quand même cool parce que moi je suis abonné aux Fanatics et ma mère est aux Winners donc c’est l’occasion de regarder les matchs ensemble. Mon père aussi est un grand fan de l’OM. Et je dors chez eux, avec le couvre-feu », relate Fabio.
En tout cas, personne ne sera au bar alors que le Vieux-Port ou la place Notre-Dame-du-Mont font habituellement le plein pour les matchs de l’OM. Et les supporters ne semblent pas se rabattre pour autant sur la vieille formule match/pizza. « C’est plutôt faux de croire qu’on vend beaucoup de pizzas les soirs de match, à moins vraiment que ce soit une grosse affiche. Depuis le couvre-feu, on ne constate pas une augmentation des commandes lors des matchs de l’OM », explique-t-on à Pizza Pumo. Les temps sont décidément rudes pour tout le monde, une victoire marseillaise redonnerait un peu de baume au cœur aux supporters à défaut d’allonger les bons de commande des bars et restaurants.
* Le prénom a été modifié.