Equipe de France : Téji Savanier mérite-t-il de jouer en Bleu ?
CE REVE BLEU•Le milieu de terrain flambe en ce début de saison avec Montpellier. De quoi soulever la question de son éventuelle intégration avec les champions du mondeJérôme Diesnis
L'essentiel
- Vingt-quatre joueurs ont été sélectionnés par Didier Deschamps pour la fenêtre internationale qui s’ouvre ce mercredi soir avec France – Ukraine.
- Téji Savanier, auteur d’un début de saison de haut niveau n’en fait pas partie. Peut-il y prétendre à moyen terme ?
- Le joueur de Montpellier est appelé à confirmer ses prestations sur le long terme et face à des adversaires de calibre mondial. Ce qui sera compliqué avec son club du MHSC qui ne dispute aucune coupe d’Europe.
Un début de saison comme celui-là, ça ne laisse pas indifférent. Téji Savanier rayonne sur les pelouses de L1 (même si, comme ses partenaires, il est passé à côté de son derby contre Nîmes).
Alors forcément, avec cette nouvelle fenêtre internationale, la question brûle pas mal de lèvres. Et si l’heure du Montpelliérain était venue d’enfiler le maillot bleu ? Le seul à pouvoir répondre à cette question est Didier Deschamps, qui ne l’a pas convoqué dans sa liste des 24. « C’est un joueur intéressant et surprenant sur ce qu’il a été capable de faire lors des trois derniers matchs, reconnaît le sélectionneur de l’équipe de France. Il est décisif. Si je dis que l’on est attentif à lui, c’est parce que l’on regarde aussi les matchs de Montpellier et donc forcément les joueurs du club. Cela dépend aussi de qui se trouve en face. »
« Téji, c’est tout sauf un mercenaire »
En gros, DD demande à voir, face à une adversité plus solide. Ce qui risque d’être compliqué avec Montpellier, qui ne dispute que le championnat domestique. Le dernier sélectionné en équipe de France sous le maillot héraultais remonte à 2014 : il s’agissait de Rémy Cabella.
Savanier a emprunté des chemins de traverse afin de s’affirmer comme un joueur majeur de la L1 à 28 ans. D’Arles-Avignon – où il a signé son premier contrat pro que le MHSC lui avait refusé à la sortie de sa formation – à Montpellier en passant par Nîmes, ses choix sont ceux de clubs à taille humaine. Quitte à refuser des destinations plus huppées. « Il a besoin d’un cadre et il l’a trouvé chez lui, à Montpellier. Téji, c’est tout sauf un mercenaire », souligne Serge Delmas. C’est lui, alors directeur du centre de formation, qui l’avait fait signer au MHSC, à l’âge de 14 ans. Reste à savoir si ces choix sont compatibles avec la vision du très haut niveau de Didier Deschamps.
Courbis : « Il pourrait être appelé dans un groupe d’une trentaine de joueurs »
Du temps, Serge Delmas en demande aussi. « Téji, c’est le talent pur, un joueur qui aime le foot. Il est régulier, a beaucoup de qualités. Il sait dribbler, il est précis sur les coups de pied arrêtés, il a une frappe extraordinaire, détaille le formateur. Oui, il est capable de postuler à l’équipe de France, Mais le très haut niveau, c’est confirmer sur la longueur. Il faut lui laisser le temps de le démontrer. Son démarrage formidable confirme toutes ses qualités. Mais on n’est qu’au début de saison. »
Didier Deschamps aurait pu élargir son groupe. Pour limiter la frustration du nombre de joueurs en tribunes les soirs de match, il ne l’a pas fait. Ce qui aurait pu changer la donne, estime Rolland Courbis, coach de la remontée du MHSC en Ligue 1, l’année où Savanier offrait au club sa seconde Coupe Gambardella : « il y a deux ans [Savanier flambait alors avec Nîmes], je faisais la comparaison avec Verratti. Je demandais qu’on me prouve que Savanier était moins fort. Je m’imaginais ses ouvertures en équipe de France. Il y a beaucoup de bons joueurs dans cette génération française au milieu de terrain. Mais mettre Savanier dans la trentaine de joueurs qui postulent, Didier doit y penser. »