Mercato Stade Rennais : « Ciao tutti »… Rennes se met sérieusement à l’italien
FOOTBALL•Trois des quatre dernières recrues bretonnes ont longtemps évolué en Serie ACamille Allain
L'essentiel
- Le Stade Rennais a recruté trois joueurs ayant longtemps évolué en Serie A.
- Le défenseur de la Juve Daniele Rugani estime que la Ligue 1 est plus physique, plus technique, mais moins tactique que le championnat italien.
- L’arrivée de Florian Maurice au poste de directeur sportif a « internationalisé » le recrutement rennais.
A l’issue du tirage de la Ligue des champions, on avait osé la comparaison entre l’ambitieux Stade Rennais et le délicieux Atalanta Bergame, invité surprise des phases finales la saison dernière. Quelques jours plus tard, le club breton a bouclé son interminable mercato par un recrutement au fort accent italien. A la recherche de plusieurs éléments défensifs, Rennes n’a pas hésité à piocher chez les clubs de Serie A pour renforcer ses lignes arrières.
Avec le défenseur de la Juve Daniele Rugani, le Brésilien de l’Inter et de la Fiorentina Dalbert et le gardien sénégalais Alfred Gomis, qui a longtemps évolué de l’autre côté des Alpes, le Stade Rennais a trouvé ses armes. Présentées mardi au Roazhon Park, les trois recrues (le Belge Jérémy Doku est parti en sélection) ont conversé en italien au bord de la pelouse. Heureusement, la pluie s’est invitée sur le stade, rappelant aux acteurs que la scène se passait bien en Bretagne.
Cette influence italienne apparaît plutôt inhabituelle en Ligue 1. Mis à part le PSG, peu de clubs français ont pioché en Serie A ces dernières années. « J’ai parlé avec Gigi Buffon et Adrien Rabiot. Ils m’ont dit beaucoup de bien du championnat français. J’ai l’image d’une ligue difficile, très physique, où il y a beaucoup de vitesse. Peut-être encore plus dure que le championnat italien pour un défenseur car c’est plus technique. En Italie, c’est plus tactique », estime le défenseur central Daniele Rugani. Ce dernier a osé quitter la Juventus estimant qu’il « mérite plus » que ce que son club lui a offert l’an passé. « Les mots d’estime m’ont convaincu. J’avais besoin de me sentir vivant, important. Ici, il y a un grand projet », explique-t-il.
« Je suis content de retrouver la Ligue 1 »
A ses côtés, le défenseur prêté par la Juve pourrait trouver un autre ancien de la Serie A. Repéré il y a trois ans à Nice, Dalbert avait tapé dans l’œil de l’Inter, qui avait déboursé près de 30 millions d’euros pour se l’offrir, avant de le prêter à la Fiorentina un an plus tard. « J’arrivais dans un moment compliqué. J’ai découvert un championnat très tactique. En France, on jouait beaucoup au ballon, j’aimais bien ça. Je suis content de retrouver la Ligue 1 », a reconnu dans un bon français le latéral gauche auriverde, recruté à la suite de la blessure de Faitout Maouassa.
aPeu adepte de l’italien, le coach Julien Stéphan se repose pour l’heure sur son nouveau gardien Alfred Gomis pour faire l’interprète. Transféré à Dijon il y a un an, le portier sénégalais est arrivé en Italie quand il avait 3 ans, avant d’être enrôlé par le Torino comme jeune gardien et d’être prêté dans toute l’Italie. « On cherchait un profil de joueur qui soit important dans le vestiaire pour remplacer Edouard [Mendy, parti à Chelsea pour 25 millions d’euros]. Alfred était notre priorité », assure Florian Maurice, directeur sportif du Stade Rennais.
La nomination de l’ancien Lyonnais en mai n’est pas étrangère à cette « internationalisation » du recrutement du club breton. « Je ne suis pas là pour aller que sur le marché étranger mais il faut parfois essayer d’aller voir ailleurs quand on ne trouve pas ce que l’on recherche en France ». Florian Maurice a reconnu « suivre depuis longtemps » le marché italien. « J’avais repéré Daniele [Rugani] quand j’étais à Lyon. J’avais déjà alerté sur son profil ».
Le nouveau directeur sportif a cette fois réussi à le faire venir mais uniquement sous forme de prêt sans option d’achat. « Pour lui, c’est un nouveau cap, c’est la première fois qu’il quitte son pays. Mais son club n’était pas prêt à le vendre. On fait parfois ce qu’on peut en fin de mercato. » Plutôt bavard face à la presse, Florian Maurice s’est félicité du mercato « cohérent » du Stade Rennais. S’il a perdu Raphinha dans les dernières heures, le club breton se veut confiant quant à la qualité de son effectif. « Il ne faut pas qu’on se voie trop beaux », prévient le président Nicolas Holveck.